Nous avons bu la même eau (2007) Serge Avédikian

Pays de productionFrance
Sortie en France14 mai 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurSerge Avédikian
ScénaristeSerge Avédikian
Producteur Les Films d'Ici (Paris)
Distributeur d'origine Cityzen TV
Directeur de la photographieSerge Avédikian
Directeur de la photographieRichard Copans
Ingénieur du sonBilgehan Ozis
MonteurChantal Quaglio

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

«L’histoire de ma famille est celle de la plupart des Arméniens de l’Empire Ottoman, rescapés du génocide de 1915. Cette tragédie mit fin à des siècles de présence sur leur terre, en dispersant les survivants aux quatre coins du monde. L’histoire de mon grand-père commence au début du XXe siècle dans un contexte historique complexe.» Ainsi s’ouvre Nous avons bu la même eau, le documentaire de Serge Avédikian, comédien et réalisateur d’origine arménienne qui, pour la troisième fois, en 2005, retournait sur la terre natale de son grand-père Avedis. Accompagné d’une jeune journaliste d’origine turque lui servant d’interprète pour l’occasion, Serge Avédikian refait le voyage jusqu’à Solöz, le village où son grand-père est né, près de la ville de Bursa (non loin d’Istanbul). Images d’archives, documents sonores, photos en Noir & Blanc, cartes de géographie à l’appui. Avédikian prend le temps, avant d’entrer dans le vif du présent, de situer l’histoire de son grand-père dans l’histoire de son peuple, décimé. «En 1922, comme tous les survivants, Avedis et sa famille ont dû quitter Solöz, sans espoir de retour. Ils se sont embarqués à Gemlik pour la Bulgarie, avant d’arriver en France. Dès 1923, dans le cadre des échanges de population entre la Grèce et la Turquie, des musulmans des Balkans seront amenés à Solöz pour repeupler le village, vide de ses Arméniens.» Une première fois, en 1987, invité au festival international de théâtre à Istanbul, S. Avédikian avait effectué ce retour interdit à son grand-père et en avait ramené les premières images de son film. Le parlement européen venait de reconnaître le génocide arménien (que l’État turc s’obstine toujours à nier). Avédikian découvrait le village, faisait la connaissance du maire, tissait un premier contact avec quelques habitants, et surtout, filmait le peu de traces restantes de la présence arménienne : les pierres tombales de ses ancêtres. En 2003, invité au festival européen de cinéma à Bursa, Avédikian trouve une seconde occasion de revenir à Solöz. Il revoit les mêmes personnes, et découvre que les pierres tombales, auparavant situées en lieu et place de l’église, ont été déplacées sur un terrain vague derrière l’école communale, en vue de les réunir dans un hypothétique musée. D’autres sont dispersées dans d’anciennes bâtisses arméniennes. Avédikian réussit à engager un début de dialogue à propos du génocide, bien que le sujet reste encore tabou. En 2005, l’Union européenne doit se prononcer sur les modalités de l’entrée de la Turquie dans l’Europe lorsque Avédikian effectue son troisième voyage. Solöz a encore changé. Le dialogue s’actualise dans des problématiques contemporaines. Et c’est là l’une des principales qualités de ce documentaire : l’instauration d’un dialogue sur l’Histoire et la mémoire d’un peuple, par le biais d’une quête identitaire personnelle. Avédikian fait preuve d’une écoute ouverte, délestée de préjugés, il ne porte pas de jugement mais tente seulement de comprendre. C’est tout et c’est beaucoup.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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