Er shi si cheng ji (2007) Zhangke Jia

24 city

Pays de productionChine
Sortie en France18 mars 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée107 mn
DistributeurAd Vitam (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurZhangke Jia
ScénaristeZhangke Jia
ScénaristeYongming Zhai
Société de production Xstream Pictures (Pékin ; Hong Kong)
Société de production Shanghai Film Group Corporation
Société de production China Resources (Hong Kong)
ProducteurZhangke Jia
ProducteurShôzô Ichiyama
ProducteurHong Wang
CoproducteurMasayuki Mori
CoproducteurTakio Yoshida
CoproducteurYuji Sadai
CoproducteurSatoshi Kubo
CoproducteurPeng-Le Xu
CoproducteurJiong Zhu
CoproducteurNing Ma
Producteur exécutifKeung Chow
Producteur exécutifZhong-lun Ren
Producteur exécutifYong Tang
Directeur de productionDong Zhang
Directeur de la photographieLik-wai Yu
Directeur de la photographieYu Wang
Ingénieur du sonYang Zhang
Compositeur de la musique originaleYoshihiro Hanno
Compositeur de la musique originaleGiong Lim
Directeur artistiqueQiang Liu
CostumierTong Zhao
MaquilleurYing Cheng
MaquilleurJiang Tan
MonteurXu-dong Lin
MonteurJing-lei Kong

générique artistique

Joan Chen
Tao Zhao
Jianbin Chen
Liping Lu

Bibliographie

Synopsis

Pendant des années, l’usine 420 et sa cité ouvrière ont été l’un des fleurons de l’industrie chinoise et ont constitué un microcosme au sein duquel des gens ont vécu toute leur vie. Aujourd’hui, l’usine va être détruite et remplacée par un vaste complexe immobilier de luxe : 24 City. Jia Zhang-ke filme les derniers jours de l’usine et son démontage. Mais surtout, il enregistre les témoignages d’ouvriers de la 420, dont les âges s’échelonnent sur trois générations. La plupart de ces témoignages sont authentiques, les autres relèvent de la fiction et sont interprétés par des comédiens. Par cette démarche Jia Zhang-ke entend garder trace d’un pan de l’histoire chinoise en le saisissant dans toute son amplitude : dans sa réalité objective mais aussi dans sa capacité à générer de la fiction. Ainsi, le cinéaste embrasse dans un mouvement en apparence minimaliste une vaste portion de temps, tout en rendant compte de ses multiples dimensions, de son aspect protéiforme. Car la vie des gens, et peut-être celle de ces ouvriers en particulier, est fondée sur la confrontation entre une réalité terre-à-terre, physique, ordinaire, âpre, et les fictions que l’on s’invente (ou que l’on nous invente, et c’est là que le destin individuel interfère avec l’Histoire) pour vivre cette réalité, ou lui survivre. Par ailleurs, Jia Zhang-ke dit avoir voulu, avec ce film, faire un cinéma qui "retourne au langage". Cette défense de la parole fait sens dans le contexte d’un cinéma qui, globalement, idéalise l’action (c’est l’argument qu’avance le cinéaste). Mais on suppose qu’elle fait aussi lourdement sens dans un pays où la parole est retenue, empêchée, mise sous pression. Et ici on touche au problème fondamental que pose ce film, à savoir que, si le spectateur européen peut saisir et apprécier intellectuellement la pertinence de son dispositif, seul le public chinois peut sans doute la ressentir de manière instinctive et émotionnelle. En effet, le film semble jouer sur des signes et des références qui nous sont imperceptibles. La principale difficulté que nous oppose 24 City est que l’hétérogénéité des matériaux qu’il emploie est dissimulée par le réalisateur (les témoignages vrais et faux sont mélangés et traités de la même façon). Du coup, le voisinage du documentaire et de la fiction ne crée aucun effet de perspective. Ne pouvant avoir qu’une compréhension théorique du concept (grâce à ce que l’on aura lu sur le film), on ne peut en avoir qu’une perception tout aussi théorique. Cet effet de mise à distance suscite donc une certaine frustration. Toutefois, on peut, une fois encore, apprécier la puissance visuelle de Jia Zhang-ke, qui fixe ici quelques impressionnants tableaux vivants. Par ailleurs, 24 City s’insère dans un vaste travail, mené de film en film par le cinéaste, d’enregistrement en temps réel des mutations de la Chine. Ce qui lui donne une certaine force et une indéniable légitimité. Il n’en reste pas moins que l’austérité de ce film en rend le visionnage assez fastidieux.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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