Ode pavillonnaire (2006) Frédéric Ramade

Pays de productionFrance
Sortie en France04 juin 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée50 mn
DistributeurContre allée (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurFrédéric Ramade
Société de production Atopic (Paris)
ProducteurChristophe Gougeon
Directeur de la photographieSébastien Buchmann
Ingénieur du sonIsabelle de Mullenheim
Compositeur de la musique originaleTony Truant
Compositeur de la musique originaleJean-Jacques Palix
MonteurCédric Putaggio

générique artistique

Bénédicte Ramade(dans son propre rôle)
Françoise Ramade(dans son propre rôle)
Jean-Louis Ramade(dans son propre rôle)
Frédéric Ramade(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Bénédicte, Françoise, Jean-Louis et Frédéric composent la famille Ramade, respectivement soeur et parents du réalisateur de ce court (50 minutes) document autofictionnel autour de l’objet pavillon. Ces quatre-là sont tour à tour plantés comme des piquets sur un terrain vague, récitant des textes, "observés" dans leur quotidien tels les représentants universels de la famille moderne avant de devenir acteurs de leur propre vie dans un ultime geste artistique. Explications. Frédéric Ramade a grandi dans un pavillon tranquille implanté dans une zone résidentielle excentrée où d’autres pavillons ont poussé comme des champignons, recouvrant petit à petit les vastes étendues de verdure qui faisaient le charme de la perspective. Véritable ville dans la ville, où l’on donne arbitrairement aux rues les noms de grands musiciens classiques pour conférer au quartier une forme d’unité en même temps qu’une âme artificielle, ce type de lotissement n’est pas seulement disgracieux dans le paysage, nous dit le réalisateur, mais il nie le "vivre ensemble" de la cité puisque chacun peut rester chez soi sans converger vers le centre (ville). En filmant de l’intérieur le pavillon de son enfance, le réalisateur s’attaque donc à une double réhabilitation : artistique et éthique. Et il s’amuse alors à mettre en scène sa propre famille selon les trois niveaux de représentation précités : critique, pratique et artistique. Passant ainsi successivement par le texte, l’image et l’art, la traversée doit logiquement nous conduire vers cette Ode pavillonnaire. La reconstitution de l’histoire du pavillon se fait donc à travers des images d’archives (films de familles), les témoignages de chacun de ses membres et des mises en situation de style publicitaire (la famille à table, père et fils jouant au badminton, mère étendant son linge, voisin bienveillant, etc.). Tout cela évoque la banalité du rêve le plus communément partagé. Puis, Frédéric Ramade invoque finalement le dieu Marcel Duchamp : il remplace l’urinoir par le pavillon, et au lieu de déplacer l’objet pour le détourner, il fait déplacer les gens, qui viennent alors visiter le pavillon en tant qu’oeuvre d’art à part entière. Le procédé est double, puisqu’en mettant le pavillon au centre de son film, il en faisait déjà une oeuvre, et c’était là au spectateur de se déplacer. L’effet contradictoire de cette mise en abyme des deux gestes artistiques est qu’ils finissent, en définitive, par s’annuler l’un l’autre. Invité à visiter le pavillon comme on voyage dans une toile, le spectateur en est sorti pour laisser place à la fiction et, en quelque sorte, aux vrais visiteurs de ce pavillon ! Redevenu un film à regarder, Ode pavillonnaire fait l’effet d’un objet hybride : son format le destine difficilement au cinéma et, au musée, le pavillon lui-même a pris sa place puisque Michael Landy a exposé une réplique de celui de ses parents à la Tate Modern de Londres. Casse-tête.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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