Synopsis
Une première précision s’impose pour les plus de douze ans et demi : Miley Cyrus et Hannah Montana ne sont pas deux chanteuses réunies dans un concert événement, mais bien une seule et même personne. Miley Cyrus est le vrai nom de la jeune vedette et Hannah Montana celui du personnage qu’elle interprète dans une série télé éponyme, racontant l’histoire d’une adolescente ordinaire qui, parallèlement à sa vie de collégienne, vit secrètement une vie de chanteuse célèbre. Les chansons de la série sont devenues des disques, qui sont devenus des tubes, et Miley est bel et bien devenue une pop star pour ados frissonnants. Poule aux oeufs d’or de la maison Disney, la jeune fille est aujourd’hui lancée sur le marché du cinéma. Préparant le terrain à l’imminente arrivée d’un Hannah Montana, le film, ce film-concert a donc sans doute pour fonction de mesurer la popularité du produit et l’ampleur des foules que l’on peut déplacer sur le seul nom de Miley Cyrus. Il s’agit d’une captation en relief d’un grand show à l’américaine, vaguement entrecoupée d’images documentaires : Miley travaille dur ses chorégraphies, Miley fête ses 15 ans avec des étoiles pleins les yeux, Miley fait un gros câlin à son papa... À moins d’être un fan pur et dur, tout cela n’a évidemment aucun intérêt, si ce n’est de nous faire découvrir cette petite starlette, que l’on observe avec curiosité, moitié comme un phénomène de société moitié comme un phénomène de cirque, et avec un vague sentiment de déjà-vu. En effet, l’histoire du show-business est jalonnée d’histoires de bébé-stars. Et on sait bien comment cela finit le plus souvent. En regardant Miley Cyrus, on ne peut donc s’empêcher de ressentir une certaine compassion, avec l’étrange certitude que la même éternelle histoire va recommencer, que sa success-story ne sera qu’un remake de remake de remake. On imagine que Miley aura, avant d’avoir fêté ses 25 ans, collectionné les divorces et les cures de désintoxication, que son Disneyland n’aura pas tardé à se transformer en train fantôme. L’histoire aura peut-être plus d’imagination que ça, mais pour l’instant, un peu par réflexe, c’est ce scénario que l’on suit en filigrane, en flash-forward, sous ce torrent d’images acidulées et trop jolies pour être honnêtes. Bref, en regardant le film on pense à tout cela et c’est dire si l’on pense à autre chose ! Mais comment faire autrement ? À quoi penser d’autre ? Au relief ? Oui, effectivement, Hannah Montana et Miley Cyrus fait partie de ce peloton de films qui, cette année, profitant des avancées du numérique, tentent de donner une nouvelle chance à la projection en relief, ce fantasme presque aussi vieux que le cinéma. Cette fois, cela se passe hors des «néobaraques» foraines high-tech que sont la Géode, le Futuroscope ou Disneyland, mais dans les faits, rien ne change : le film reste une attraction de foire, totalement au service d’un effet un tout petit peu bluffant et qui, en définitive, se suffit à lui-même.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
