Yvette bon Dieu ! (2007) Sylvestre Chatenay

Pays de productionFrance
Sortie en France02 juillet 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurSylvestre Chatenay
Société de production ADR Distribution (Paris)
Producteur déléguéPascal Verroust
Distributeur d'origine ADR Distribution (Paris)
Directeur de la photographieSylvestre Chatenay
CadreurSylvestre Chatenay
Ingénieur du sonSylvestre Chatenay
MixeurThierry Delor
Compositeur de la musique originaleBenjamin Dubost
MonteurPascale Chavance

générique artistique

Yvette Trion(dans son propre rôle)
Camille Trion(dans son propre rôle)
René Trion(dans son propre rôle)
Renée Trion(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Yvette a la soixantaine, une coiffure extraordinaire et un sens de l’organisation à faire pâlir d’envie n’importe quelle secrétaire administrative. Célibataire endurcie, elle tient de main de maître l’exploitation agricole de ses parents, avec l’aide de ses deux frères. De nos jours, le monde paysan est un sujet relativement délaissé par les films de fiction. En revanche, il fait l’objet d’un nombre de plus en plus important de documentaires. Le ton de ces documentaires étant par ailleurs souvent assez crépusculaire, cela accentue le sentiment que l’on est là face à un monde qui disparaît (fut-ce pour se métamorphoser), et qu’il y a urgence et nécessité à le fixer par des images, à en retenir la mémoire par des témoignages. Yvette, bon dieu ! apparaît ainsi comme un pendant honnête, quoique d’une portée moindre, de Paul dans sa vie ou des Profils paysans de Depardon (dont le dernier chapitre La Vie moderne [v.p. 615] a été l’un des temps forts de l’année). Mais cette démarche souligne les rapports particuliers qu’entretiennent le cinéma français et la société française en général avec un secteur d’activité qui fut encore récememment déterminant pour notre économie et qui n’apparaît plus aujourd’hui que comme un élément pittoresque ou un sujet d’étude pour ethnologues. Car Yvette, bon dieu ! défend un secteur agricole passé de mode : la polyculture. La caméra s’intéresse aux veaux, vaches, cochons, couvées, au potager et aux vignes, aux clapiers de lapins et à la traite des chèvres, sans oublier une multitude de chats qui essaient de tirer leur épingle du jeu ! On ne ménage pas sa peine dans cette ferme de Touraine, et c’est bien ce que regrette René, le petit frère, qui aurait souhaité devenir gendarme. On aurait tort de croire qu’Yvette et ses frères sont en décalage par rapport au monde des villes : ces rats des champs suivent l’actualité, optimisent leurs terres et s’intéressent aux lois agricoles bien avant qu’elles ne soient en application. Sylvestre Chatenay s’immerge dans ce petit monde qui ne regarde que de très loin celui des trente-cinq heures et l’érige en modèle d’autogestion et d’un certain art de vivre. Il le filme en ami et parfois en confident. Le réalisateur propose ainsi des scènes plus intimes, qui soulignent les menaces qui pèsent sur l’avenir de ce mode de vie : la tendance à l’autarcie (Yvette, René et Camille n’ont pas d’enfants), l’attrait limité, pour les jeunes, d’un travail qui n’offre pas de repos annuel. La ferme d’Yvette serait donc un dernier bastion de la polyculture : que deviendra-t-elle lorsque ses propriétaires vieillissants ne pourront plus s’en occuper ? Ce film sans grande ambition esthétique vaut avant tout par la force du témoignage qu’il livre et par son portrait d’un monde paysan digne, fier de ses spécificités, mais voué à disparaître.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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