Biùtiful cauntri (2007) Esmeralda Calabria, Andrea D'Ambrosio, Peppe Ruggiero

Biutiful cauntri

Pays de productionItalie
Sortie en France16 juillet 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn
DistributeurChrysalis Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurEsmeralda Calabria
RéalisateurAndrea D'Ambrosio
RéalisateurPeppe Ruggiero
ScénaristeEsmeralda Calabria
ScénaristeAndrea D'Ambrosio
ScénaristePeppe Ruggiero
Auteur de l'oeuvre originaleEsmeralda Calabriad'après une idée originale
Auteur de l'oeuvre originaleAndrea D'Ambrosiod'après une idée originale
Auteur de l'oeuvre originalePeppe Ruggierod'après une idée originale
Société de production Lumière & Co. (Milano)
ProducteurLionello Cerri
Distributeur d'origine Chrysalis Films (Paris)
Directeur de la photographieAlessandro Abate
Ingénieur du sonDaniele Maraniello
MixeurFrancesco Cucinelli
MixeurPaolo Segat
Compositeur de la musique originaleValerio Lupo Faggioni
Compositeur de la musique originaleGuido Zen
Auteur des chansons originales Paranza Vibes
MonteurEsmeralda Calabria
RégisseurDomenico Cuscino

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Documentaire touristique à vocation écologique signé par un triumvirat militant, Biutiful cauntri nous balade en Campanie, dans les faubourgs étendus de Naples, à la découverte d’une région, initialement fertile, devenue riche en décharges sauvages, poubelle à ciel ouvert de l’Italie, exubérant patrimoine dont les spectaculaires collections se composent essentiellement de résidus d’amiante, de métaux lourds, de déchets industriels toxiques. Il en résulte une atmosphère viciée, des nappes phréatiques gravement détériorées, des malformations génétiques en pagaille, une inquiétante prolifération des tumeurs cancéreuses, une espérance de vie dont la courbe pourrait, à terme, s’inverser. Fort de ses intentions alarmistes et combatives, Biutiful cauntri ne manque pas - sinon d’en pointer du doigt les responsables - d’en démonter les mécanismes, de l’incurie du politique à l’impuissance des pouvoirs publics, de la corruption des fonctionnaires à la vénalité des industriels, et de dénoncer une vaste organisation de l’aveuglement et de l’irresponsabilité. Dans le même esprit, il s’emploie à démontrer qu’il existe désormais une "écomafia", qu’un système criminel a mis la main sur une source de profit aussi rentable - et plus meurtrière encore - que l’étaient le trafic de drogue, l’industrie du jeu et de la prostitution. Système alimenté par une bonne partie de l’Europe qui a trouvé là comment se débarrasser de ses propres déchets et matière à lâche soulagement. Bien entendu, il n’est pas interdit d’imaginer qu’ici, la partie vaut pour le tout. Et qu’en creux, le film prend valeur métaphorique et fait le procès du système politique italien tout entier, de ses liens historiques avec les organisations criminelles, de son expertise en termes de collusion. Avec en ligne de mire, les différents gouvernements Berlusconi qui, dévoyés de leur mission, n’ont eu de cesse d’institutionnaliser ces coupables pratiques. En ce qui concerne la méthode, Biutiful cauntri en passe par le tout venant du film militant, montre des moutons morts, des pauvres appauvris par une pollution pandémique, met en scène des responsables politiques navrés de leur incompétence comme de l’innocuité de leur action, et, il va de soi, filme avec des précautions de chercheur d’or quelques-unes des 1200 décharges sauvages de la région. On l’aura compris cependant : inféodé à ces objectifs - montrer, alerter, accuser - instrumentalisé au service d’une cause, fut-elle parfaitement légitime, le cinéma paraît être le grand perdant de ce film. Pas une séquence inutile, aucun plan qui ne soit à charge. Inutile d’espérer ici le surgissement d’une image incongrue, qui se soit libérée du poids d’instruire, qui n’ait été pesée au trébuchet de l’efficacité, de sa puissance de persuasion. Ce qui fait de Biutiful cauntri un documentaire de plus, comme beaucoup d’autres, susceptible en fin de compte de desservir l’idée qu’il entend défendre et qui finira probablement dans le grand dépotoir des films ratés.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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