VHS Kahloucha (2006) Nejib Belkadhi

Pays de productionTunisie
Sortie en France16 juillet 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurNejib Belkadhi
Société de production Propaganda Production (La Marsa)
ProducteurNejib Belkadhi
ProducteurImed Marzouk
Distributeur d'origine Floris Films
Directeur de la photographieChakib Essafi
Ingénieur du sonJulien Hecker
Ingénieur du sonWalid Ouerghi
Compositeur de la musique originale Neshez
MonteurBadi Chouka

générique artistique

Moncef Kahloucha(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Néjib Belkadhi a débuté au cinéma en tant qu’acteur. Avec ce premier documentaire, à la fois gai et grave, il entame une carrière de réalisateur. Son travail, organisé autour de la formidable personnalité et de l’incroyable énergie de Moncef Kahloucha, célèbre l’amour de la vie, du cinéma et de l’amitié. À travers Kahloucha, modeste peintre en bâtiment et père de cinq enfants, c’est la vitalité même que Belkadhi honore. Celle d’une population d’un quartier déshérité de Sousse qui s’oppose à l’oppression grise de la misère par le rêve et la solidarité, le recours permanent et gracieux à la joie et à l’enthousiasme. L’histoire de Kahloucha est, de fait, indissociable de son environnement à la fois social et affectif. Son parcours permet de dresser le tableau d’une vie âpre, où la jeunesse n’a pas peur de l’avenir... puisqu’elle n’en a pas. Elle reste pourtant, vaille que vaille, avide d’un accomplissement. Ici, les habitants - hommes et femmes - chacun à sa mesure, participent à l’aventure en tant qu’acteurs alors que Kahloucha, empereur des astucieux, est simultanément décorateur, producteur, graphiste, distributeur, exploitant... et acteur. Il incarne, avec une conviction au moins à la hauteur de son amateurisme, un "Tarzan des Arabes", sauvage et farouche, involontairement comique, qui arpente inépuisablement les alentours de Sousse. Grâce à un dispositif artisanal extrêmement efficace, les films sont projetés, une fois le montage achevé, aux spectateurs du cru, d’avance conquis, toujours ravis de se voir à l’écran. Puis, ils vivent une seconde vie en circulant sous forme de cassettes VHS (d’où le titre) jusque dans les chambres des exilés tunisiens des quatre coins de l’Europe, dont certains ne peuvent rentrer au pays faute de papiers. Hilares, ils reconnaissent les membres de leurs familles sous d’improbables accoutrements, mais aussi leur village natal et, dans leurs rires si francs, si communicatifs, pointe, via ce lien fort, une brume nostalgique. La caméra de Belkadhi est toujours caressante et respectueuse, souvent même admirative de l’enthousiasme déployé et, malgré l’approximation inhérente aux films de Kahloucha, jamais le réalisateur - ni, d’ailleurs, le spectateur - n’ont envie de bouder leur plaisir. Comment résister en effet à une personnalité si haute en couleurs, qui se consacre entièrement à sa passion ? L’homme a de bien belles qualités : énergie, allégresse, débrouillardise, ardeur ; il a aussi des défauts incontestables : mégalomanie, autosuffisance, amateurisme, mais il transmet un tel appétit de vivre, et il se rit avec une telle audace des difficultés ! Suivre Kahloucha, ce roi de l’amateurisme, aurait pu entraîner l’ensemble du travail dans le dilettantisme. Pourtant, l’écueil est évité et le montage, clair, intelligemment articulé, fait de ce documentaire un vrai moment de bonheur et d’espoir.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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