Standard Operating Procedure (2007) Errol Morris

S.O.P.

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France24 septembre 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée116 mn
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Générique technique

RéalisateurErrol Morris
Assistant réalisateurJulian Wall
AdaptateurKyle Cooper
Société de production Columbia Pictures
Société de production Sony Pictures Classics
Société de production Participant
ProducteurJulie Ahlberg
ProducteurErrol Morris
CoproducteurAnn Petrone
CoproducteurAmanda Branson Gill
Producteur associéAmanda Branson Gill
Producteur associéAnn Petrone
Producteur exécutifRobert Fernandez
Producteur exécutifJulia Sheehan
Producteur exécutifMartin Levin
Producteur exécutifDiane Weyermann
Producteur exécutifJeff Skoll
Directeur de productionLaura Anderson
Distributeur d'origine Sony Pictures Releasing France
Directeur de la photographieRobert Chappell
Directeur de la photographieRobert Richardson
Ingénieur du sonRandy Thom
Compositeur de la musique originaleDanny Elfman
DécorateurSteve Hardie
CostumierMarina Draghici
MonteurAndy Grieve
MonteurSteven Hathaway
MonteurDan Mooney
Coordinateur des effets sonoresJohn Nutt

générique artistique

Joshua Feinman(Elliot)
Merry Grissom(un enquêteur)
Zhubin Rahbar(Manadel al-Jamadi)
Christopher Bradley(Frost)
Cyrus King(Berryhill)
Daniel Novy(Frederick)
Sarah Denning(Harman)
Shaun Russell(un agent des renseignements militaires)
Combiz Shams(une détenue irakienne)
Jeff L. Green(Catthcart)
Roy Halo(Gus)
Robert Dill(le traducteur)

Bibliographie

Synopsis

Les photos ont fait le tour du monde. Des prisonniers nus, la tête encapuchonnée, tenus en laisse, empilés en une pyramide qui n’a d’humaine que le nom ou branchés à des fils électriques. À leurs côtés, des militaires qui prennent la pose, sourires hilares et pouces levés. En tout, plus de 270 clichés, pris à l’automne 2003 dans la prison d’Abu Ghraib, qui ont explosé à la face du monde, révélant le vrai visage de la présence américaine en Irak. Avec ce nouveau documentaire, Errol Morris (The Fog of War) entend aller, au sens propre, au-delà des clichés. À première vue, malheureusement, SOP ressemble à un de ces magazines d’enquêtes dont la télévision américaine a le désarmant secret. Retour sur des faits divers, dramatisés à outrance, dans une alternance de témoignages-révélations et de reconstitutions chocs : de quoi plonger le téléspectateur dans un sentiment de confortable paranoïa... Formellement, donc, SOP s’en tient à ce niveau zéro de l’écriture documentaire. Côté reconstitutions, certains gros plans ou effets de ralentis ont quelque chose de véritablement indigeste. Côté témoignages, les militaires interviewés semblent pris dans une simple mécanique de mise en scène de leur propre expérience (l’un d’eux, tout à son show devant la caméra, imite carrément les accents des protagonistes et les sons ambiants). Cependant, à force d’insistance, Errol Morris réussit à dépasser le didactisme et le sensationnalisme annoncés. C’est qu’il ne s’agit pas d’un fait divers ordinaire. Les séquences s’enchaînent, jusqu’au vertige, revenant une à une, patiemment, sur les événements immortalisés par les sinistres photos d’Abu Ghraib. La prison y apparaît comme un lieu délabré, insalubre et vulnérable, véritable trou noir administratif dans lequel se perdent, sous la garde de jeunes engagés inexpérimentés et influençables, prisonniers de droits communs, pochtrons malchanceux et terroristes potentiels. Avec patience et ténacité, Errol Morris arrive à traquer, derrière les paroles de ses témoins, l’absurde réalité de la prison. Il en ressort une impression d’amateurisme et de laisser-aller qui laisse en bouche un goût nauséeux. La faute de ces soldats ? Avoir pris un petit peu trop de liberté par rapport à leur mission («ramollir»psychologiquement les prisonniers avant les «interrogatoires»menés par les services de renseignement). Et surtout, surtout, avoir pris des photos ! Au fur et à mesure des entretiens, à coups d’autojustifications bancales («on n’a frappé personne”), ils révèlent une forme sidérante de naïveté perverse, une horreur morale à ranger du côté de la «banalité du mal»d’Hannah Arendt et de la célèbre expérience de Milgram sur l’obéissance. Mais le plus troublant se dessine dans les creux du film, dans le hors-champ des photos : les fameuses SOP du titre (Standard Operating Procedure), à savoir toutes ces humiliations, privations, dégradations et harcèlements ordinaires qui relèvent de simples "procédures standard". Glaçant.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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