Trois faces (2006) Erik Bullot

Pays de productionFrance
Sortie en France01 octobre 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée46 mn
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Générique technique

RéalisateurErik Bullot
Distributeur d'origine Pointligneplan (Paris)

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"Toutes les villes sont à la recherche d’une identité multiple" affirme l’urbaniste génois de Trois faces. Une recherche qu’Érik Bullot semble avoir reprise à son compte. Prenant pour objet d’étude trois villes de la Méditerranée, le cinéaste tente, par rapprochements et correspondances, d’en cerner les contours mouvants. De quelles faces, précisément, le documentaire tente-t-il de se faire le révélateur ? Trois faces, ou trois visages d’une même réalité urbaine d’abord. Celle de Barcelone, celle de Marseille et celle de Gênes, trois cités au carrefour de l’Europe du Nord et de l’Afrique, aux profils apparemment similaires. Une similarité que souligne encore le cinéaste en découpant le film en trois parties structurellement identiques. En voiture, à pied, en train ou en téléphérique, Érik Bullot parcourt ces villes en voyageur. Il donne à y voir le quotidien, et les flux - humains ou économiques - qui les irriguent. Trois faces d’une même frontière, trois angles de vue d’une même ligne de fracture ensuite. Une scission linguistique à Barcelone, un centre de rétention d’immigrés à Marseille, une partition centre/périphérie à Gênes : chaque ville se trouve traversée de failles qui lui sont propres. Le documentaire met en évidence leur structure paradoxale : c’est précisément parce que ces villes apparaissent comme des points de rencontre et de convergence entre différentes cultures que se dessinent, là plus qu’ailleurs, des lignes de fractures difficilement franchissables. Des ruptures que mettent en exergue les témoins interrogés - un urbaniste, une travailleuse sociale, un traducteur... -, et qui tranchent avec les plans contemplatifs qui constituent l’essentiel du film. En abordant ces brisures urbaines, Érik Bullot reprend ici une réflexion amorcée dans un court métrage présenté dans le même programme. Mais là où Glossolalie (terme qui renvoie au don surnaturel de parler spontanément une langue étrangère) s’interrogeait ironiquement sur les possibilités de casser la barrière entre les langues, Trois faces s’attarde davantage sur la notion de frontière elle-même. S’interroger n’est cependant pas trancher. Et si Érik Bullot tisse un lien entre les ruptures qu’il met à jour, il ne le fait que de manière très elliptique. Au spectateur de concevoir ce rapport hypothétique, à peine esquissé par l’auteur, entre celles de Barcelone et celles de Gênes par exemple. À lui seul de disposer de la réalité plurale offerte par le film, et d’y tisser, s’il le souhaite, des correspondances. Trois faces ne se présente donc pas comme un documentaire à thèse. À aucun moment, il ne fait prévaloir une interprétation quelconque des faits mis en évidence, au point de courir parfois le risque de devenir inintelligible, à force d’avancer sur un fil trop ténu. De même, le choix d’un certain systématisme formel n’est pas sans induire, sur la longueur, un sentiment de monotonie, malgré la beauté géométrique des plans urbains qui se succèdent.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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