Über Wasser: Menschen und gelbe Kanister (2006) Udo Maurer

Un monde sans eau ?

Pays de productionAutriche ; Luxembourg
Sortie en France08 octobre 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn
DistributeurASC Distribution (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurUdo Maurer
Assistant réalisateurGregor Weiss
ScénaristeUrsula Sova
ScénaristeMichael Glawogger
Société de production Lotus Film (Wien)
Coproduction Samsa Film (Luxembourg)
ProducteurErich Lackner
ProducteurAnne Schroeder
Directeur de productionMonika Lendl
Distributeur d'origine ASC Distribution (Paris)
CadreurAttila Boa
CadreurUdo Maurer
Ingénieur du sonPhilippe Kohn
Ingénieur du sonEckehard Braun
Compositeur de la musique originaleSerge Tonnar
MonteurOliver Neumann
MonteurIlse Buchelt
MonteurEmily Artmann

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Pour un film intitulé Un monde sans eau ?, la première séquence, montrant les inondations dantesques dont sont régulièrement victimes les paysans du delta du fleuve Brahmaputra, au Bangladesh, a de quoi égarer le spectateur. Ces inondations folles, au moment des moussons, forcent hommes et femmes depuis des générations à se muer en nomades, emportant précipitamment sur leur dos leurs maisons de tôle. La seconde partie du film, en accord cette fois avec le titre, s’attache, non sans poésie, à évoquer ce que fut la mer d’Aral, au Kazakhstan : une mer intérieure quasiment disparue à cause des aberrantes politiques soviétiques d’irrigation des cultures cotonnières. Une catastrophe écologique et humanitaire qui contraint les autochtones à parcourir désormais d’invraisemblables distances pour tenter de continuer à vivre de la pêche. De lourdes carcasses de chalutiers, éparses et ensablées, finissent de rouiller sous un ciel las : image forte et terrifiante de ce que peut donner une erreur écologique absolue faite par un système totalitaire parfaitement dépourvu de contre-pouvoirs. Enfin, le film se clôt à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, au Kenya. L’eau, marchandise précieuse entre toutes, y fait l’objet d’un commerce redoutable et devient un enjeu de pouvoir que se disputent les plus roués. Les autres, épuisés, résignés, misérables, acceptent avec fatalisme les règles du jeu : marcher des kilomètres pour rejoindre l’un des quinze ridicules robinets payants et officiels de cette gigantesque banlieue, misérable et poisseuse. Certes, une question sous-tend l’ensemble et tente de donner une structure au film : chaque homme a-t-il droit à un accès équivalent à l’eau ou est-elle désormais devenue un bien de consommation de luxe ? Mais hélas ici, il manque un véritable point de vue critique pour y répondre. Et c’est donc en vain que l’on cherchera une implication politique concrète du réalisateur. Cette distanciation excessive, présentée comme un choix stratégique (avec notamment l’absence totale de voix off) nuit au propos et à ce qui aurait pu être sa force. En effet, l’absence d’analyse politique finit par perdre le spectateur. On aurait aimé comprendre quels buts stratégiques poursuivait l’ex-URSS en assèchant les affluents de la mer d’Aral. Ou bien entendre une voix officielle s’exprimer sur le commerce éhonté et les dessous de table liés à la distribution d’eau à Kibera. Si l’eau sert de fil conducteur à un long voyage, on se demande bien vite si elle n’est pas tout simplement prétexte à une spectaculaire juxtaposition d’images de misère. Trois pays, trois parties, un thème, mais de cet assemblage n’émerge pas de réelle problématique. Ainsi dépourvu de point de vue, le documentaire l’est aussi de perspective. Et ce manque pèse lourdement sur le résultat.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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