Synopsis
Nous survolons les côtes d’Haïti - première république noire de l’histoire, pays parmi les plus pauvres de la planète - ses bidonvilles, ses vallées arides, pour atterrir dans une case où une femme va bientôt accoucher, puis dans une fête, impressionnante cérémonie vaudou. Le lendemain, une procession d’enfants entre dans une ancienne propriété coloniale sur laquelle règne une vieille femme alitée, la mère de Madame, douairière à l’agonie qui rêve de voir son corps famélique et décati mué en offrande et dévoré par une Afrique sous-alimentée : «Mange, ceci est mon corps». Douchés, endimanchés, reçus par Madame, les enfants passent à table pour rendre grâce à un repas imaginaire. Une énorme pâtisserie arrive enfin, qu’ils finissent par se disputer. Quatre vieilles créoles mixent, en boucle, une musique obsessionnelle et rythmée, pendant que dans une cave, un mixer industriel brasse une énorme cuve de lait où un noir athlétique, Patrick, l’un des domestiques, viendra plonger sa tête. Devenu albinos, il se met à convoiter Madame qui, nue sur le lit, se caresse avant de téter un biberon bien rempli. Madame sort, arpente le marché, s’enfonce dans un carnaval, découvre un bébé esseulé auquel elle tente de donner le sein. La voici enfin allongée sur une plage, au centre d’une procession dont les enfants, munis de percussions et de tam-tams, sont devenus les acteurs.
© LES FICHES DU CINEMA 2008