Bienvenue à Bataville (2007) François Caillat

Pays de productionFrance
Sortie en France19 novembre 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
>> Rechercher "Bienvenue à Bataville" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurFrançois Caillat
ScénaristeFrançois Caillat
Coproduction Unlimited Productions (Schiltigheim)
Coproduction Les Films Hatari (Paris)
Coproduction INA - Institut National de l'Audiovisuel
Producteur déléguéPhilippe Avril
Producteur exécutifPhilippe Avril
Distributeur d'origine Unlimited Productions (Schiltigheim)
Directeur de la photographieJacques Besse
Ingénieur du sonStéphane Bauer
Ingénieur du sonJean-Jacques Faure
Ingénieur du sonGilles Guigue
Ingénieur du sonMyriam René
MixeurPhilippe Grivel
Compositeur de la musique originalePascal Comelade
Compositeur de la musique originaleJean-Christophe Marti
MonteurSophie Brunet
Conseiller artistiqueSilvia Radelli

générique artistique

Jean-Marie Galey(le narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Une voix off dit : "Je suis presque Dieu, j’ai inventé un système pour rendre service à l’humanité, j’ai créé une ville idéale, je l’ai fait sortir de rien." C’est celle de Tomas Bata, le fondateur des usines Bata et créateur de Bataville en 1931, véritable cité ouvrière installée jusqu’en 2001 en Moselle et tout entière dédiée à l’usine de chaussures. Interviewées, trois ouvrières témoignent : c’était dur, mais elles s’y sont faites assez rapidement. Le chef du personnel - que l’on reverra souvent - est le "président de l’harmonie", un vrai père pour les ouvriers. Il les conseille dans leurs problèmes familiaux et passe chez eux à l’improviste. "Le personnel, ce qu’il veut, c’est être dirigé", dit-il. Le film est également scandé par les paroles patronales : "Prenez soin de votre machine comme de vous-mêmes." Le 1er Mai est la fête de l’usine. Les loisirs sont totalement pris en charge : l’harmonie, le bal du samedi soir, l’orchestre classique, etc. Le sport, surtout, joue un rôle prépondérant. Les entraîneurs font leurs classes chez Bata et sont au service de la direction ; les équipes de football et de basket sont des équipes qualifiées (il se confirme que le sport est bien le nouvel "opium du peuple"). Également à disposition, des écoles et des ateliers de formation... Pour raconter Bataville, le réalisateur François Caillat a fait un choix idéologique et artistique fondamental : il a recréé la société paternaliste Bata, une "bulle harmonieuse", selon lui. Il a voulu faire le film comme s’il était réalisé par Bata lui-même. Un tel parti pris est rare dans un documentaire : est-ce encore le cinéma du réel ? Et dès lors, quelle est la liberté du spectateur ? On se demande à chaque instant quel est cet étrange objet filmique. Est-ce une sorte de docu-fiction ? Non ! Les ouvriers ne sont pas des acteurs, le directeur des relations humaines est vraisemblablement un heureux retraité, etc. Pour bien montrer l’univers clos de Bataville - sans syndicats ni négociations salariales évidemment -, le réalisateur, à deux reprises, interrompt son tournage et fait disparaître deux ouvriers qui osent tenir des propos non conformes à l’idéologie totalitaire. L’un d’eux parlait même de profits ! Il est difficile de dire si le pari est réussi. Ce choix de réalisation donne une image impressionnante de ce microcosme fermé, mais des éléments manquent au spectateur : qui était Tomas Bata ? Pourquoi ce Tchèque a-t-il choisi de venir s’installer dans l’est de la France ? D’où vient son idéologie ? Était-il favorable au fascisme ? A-t-il vendu des chaussures à la Wehrmacht ? Le paternalisme n’est pas nouveau en soi, le nord de la France ayant connu de nombreuses entreprises de ce genre, mais il avait là une origine catholique, comme celui de Michelin à Clermont Ferrand. Autre manque : à part le DRH, où sont les cadres supérieurs ? À moins que Tomas Bata ne gouvernât seul... Autant de questions qui restent en suspens et laissent le spectateur sur sa faim.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
Logo

Exploitation