Kurt Cobain about a son (2006) AJ Schnack

Kurt Cobain about a son

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France26 novembre 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée96 mn
DistributeurE.D. Distribution (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurAJ Schnack
Auteur de l'oeuvre originaleMichael Azerrad
Société de production Sidetrack Films (New York)
Société de production Bonfire Films Of America (Los Angeles)
ProducteurShirley Moyers
ProducteurNoah Khoshbin
ProducteurChris Green
CoproducteurMichael Azerrad
Producteur déléguéRavi Anne
Distributeur d'origine ED Distribution (Paris)
Directeur de la photographieWyatt Troll
Compositeur de la musique originaleSteve Fisk
Compositeur de la musique originaleBenjamin Gibbard
MonteurAJ Schnack

générique artistique

Kurt Cobain(dans son propre rôle)
Michael Azerrad(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

About a Son est un film qui, dans le domaine du rock-movie, se distingue nettement par son originalité. Voilà en effet un documentaire qui démonte tout le dispositif classique : pas d’interviews, d'archives croustillantes, de mise en scène d’une mythologie flamboyante. Il pousse même jusqu’à n’utiliser aucune musique de Nirvana et à ne montrer aucune image de Cobain (à l’exception d’une poignée de photos de concert, peu figuratives). Pas de commentaire non plus, juste une voix off permanente : celle de Kurt Cobain lui-même, tirée des plus de 25 heures d’entretien enregistrées par le journaliste Michael Azerrad pour la préparation de son livre «Come as you are : The Story of Nirvana». En laissant ainsi la parole à Cobain et à lui seul, Schnack nous invite à traverser le poster pour aller à la rencontre d’un être de chair et de sang, beaucoup plus «normal» qu’héroïque. Classiquement chronologique dans sa narration, le film, en revanche, met en place un dispositif formel inédit, inventif et pertinent. Tandis que Cobain raconte sa jeunesse, Schnack nous fait voir des lieux, des anonymes, un environnement : il (re)compose une atmosphère. Ces images, au carrefour du documentaire (elles montrent des endroits réels) et de la fiction (les scènes de lycée pastichent explicitement Elephant), n’ont pas de valeur historique directe, mais elles soutiennent totalement les propos de Cobain et permettent de les ressentir en profondeur. On sent, par exemple, l’ennui suinter de ce nulle part boisé et industriel où a vécu le chanteur, et on comprend alors comment une musique aussi dépressive que celle de Nirvana a pu naître. Dans toute cette première partie - celle qui décrit le Kurt anonyme - le projet est une réussite exemplaire. Mais, qu’il l’ait voulu ou non, Cobain a cessé d’être un type ordinaire dès lors qu’il est devenu une rock star. Or, dans sa forme, le film se refuse à tenir compte de ce point de rupture. Il continue sur sa lancée : même rythme, même type d’images, mode mineur ad libitum. Si, après nous avoir fait longuement baigner dans l’intimité de Cobain - le marécage nébuleux de son monde intérieur et celui déprimant de son environnement extérieur - le film avait fait surgir quelques images du néfaste tourbillon dans lequel la célébrité l’a emporté, nous aurions pu ressentir la violence avec laquelle il a pu vivre tout cela. Nous aurions continué à le suivre. Mais à cet endroit, le film se désolidarise de l'histoire, l’image se désolidarise du son, et la cohérence se perd. En ce sens, le film cesse d’être vraiment l’oeuvre de création qu’il était jusque-là pour devenir plus banalement un film expérimental : c’est-à-dire une proposition que l’on pousse jusqu’au bout coûte que coûte. Pour continuer à adhérer au film, il faut alors s’en faire une autre idée, l’imaginer comme une séance de spiritisme, une conversation avec un fantôme. Cette vision, elle, justifierait totalement que le film se développe sur une fréquence unique et continue. Mais elle reste tout de même encore assez conceptuelle.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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