L'Orchestra di Piazza Vittorio (2006) Agostino Ferrente

L'Orchestra

Pays de productionItalie
Sortie en France03 décembre 2008
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurAgostino Ferrente
Distributeur d'origine Eurozoom

générique artistique

Mario Tronco(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

2001. Alors que des manifestations contre l’immigration ont lieu à Rome, Agostino Ferrente, documentariste de profession, et son ami Mario Tronco, compositeur, essaient de sauver le cinéma Apollo, salle de spectacle destinée à devenir une salle de bingo. En parallèle, les deux compères souhaitent rassembler dans ce lieu des musiciens du quartier, issus des quatre coins du monde, et tourner un documentaire sur ce qui deviendra bientôt L’orchestra di Piazza Vittorio. Ainsi, la présence massive des étrangers dans le quartier de l’Esquilino serait-elle vécue non pas dans la peur mais, au contraire, comme une formidable opportunité de mêler ces différentes cultures (indienne, marocaine, sud-américaine...) pour un résultat original. Mario et Agostino commencent donc par aller frapper à la porte des communautés les plus représentées, notamment celles des Asiatiques, mais sans résultat. Les Chinois se méfient, les Bengalis ne connaissent pas de musiciens... Les deux amis décident alors de monter leur groupe en y intégrant quelques amis italiens, et de se fier à leurs expériences respectives. Peu à peu, malgré des débuts catastrophiques, le projet prend forme : le bouche-à-oreille fonctionne et les musiciens intègrent leur première salle de répétitions (un grand hangar, qu’ils occupent encore aujourd'hui). Ils se fixent pour but de faire un concert en clôture d’un festival de musique. Évidemment, la situation des immigrés réserve de mauvaises surprises, comme le renvoi d’un artiste indien. Mais la magie opère et, malgré les réticences ponctuelles de certains, la troupe se met d'accord sur un ensemble de morceaux mélangeant toutes les traditions représentées. En définitive, l’initiative de Tronco et Ferrente, qui brandissent hardiment le flambeau de la diversité ethnique et culturelle, est très séduisante, d’autant plus que le projet aboutit à une musique enthousiasmante. Mais, malheureusement, le documentaire lui-même est visuellement plutôt désagréable. L’image est mauvaise, les entretiens avec les musiciens n’ont que peu d’intérêt. On passe beaucoup de temps dans la rue et assez peu avec l’orchestre au complet : tout cela s’avère assez frustrant dès lors que le principe même du film est, justement, de montrer qu’il est possible de vivre ensemble en "harmonisant nos violons", ce qui n’est concrètement perceptible que lors du concert final de l’Orchestra. Certes, les conditions de tournage n’ont pas été des plus simples. Mais de la part d’un documentariste chevronné, on aurait pu s’attendre à un travail plus soigné. L’intérêt du film réside donc presque exclusivement dans son sujet : le rêve de passionnés de musique mis au service d’une promotion de la tolérance et de la diversité culturelle, dans un pays qui se laisse de plus en plus gagner par la xénophobie, en continuant d’ignorer la précarité extrême dont sont victimes beaucoup d’immigrés. Une belle leçon de vie, pas forcément de cinéma.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
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