Synopsis
Les Ailes pourpres est un documentaire animalier dont la particularité est d’être le premier d’une série de films produits sous le label "Disneynature". Plus qu’une simple filiale de production du géant américain, basée à Paris, ce label a pour vocation de présenter - de préférence sur grand écran - des documentaires de qualité dédiés à la protection de l’environnement et à la préservation de la nature, en s’appuyant sur les dernières innovations technologiques. Évidemment, la création de ce label un peu particulier est liée à la récente vague de succès obtenus par des documentaires de cinéma, depuis
Microcosmos (1996) jusqu’à la triomphale
Marche de l’empereur, devenu un succès inouï (dans sa version américanisée) au pays du McDo’. Le lancement de Disneynature s’est annoncé comme très ambitieux, puisque quatre projets sont déjà en préparation.
Les Ailes pourpres, film fondateur du label, prend comme sujet une communauté de flamants roses nains d’Afrique. Esprit Disney oblige, le commentaire introduit le récit en le présentant comme une légende ancestrale. Cette voix off aborde un mystère bien réel : en effet, tous les flamants roses d’Afrique naissent au même endroit, au nord de la Tanzanie, sur les îles de sel qui se forment au milieu du lac Natron, juste après la saison des pluies. Une population d’un million et demi d’individus se réunit ainsi à la frontière entre la Tanzanie et le Kenya, dans une zone préservée par l’homme. Le duo de réalisateurs, Matthew Aeberhard et Leander Ward, va suivre ces flamants roses depuis l’arrivée des reproducteurs jusqu’au départ des poussins qui auront miraculeusement réussi à survivre. En effet, le lac Natron est loin d’être un calme coin de paradis. Après la sympathique parade amoureuse, le torride accouplement, la construction méticuleuse des nids et la naissance de poussins attendrissants, le tableau se noircit sensiblement avec l’arrivée sur l’île des marabouts. Ces véritables cauchemars ailés traquent sans relâche les petits qui auraient la mauvaise idée de s’écarter de la masse. Et, quand la troupe se décide à quitter l’îlot central, les plus faibles et les plus petits, gênés par les plâtres de sels qui se sont formés autour de leurs pattes, sont abandonnés au profit de la survie du groupe. Une fois arrivés sur les bords du lac, leur survie n’est pas assurée pour autant... Toutefois, force est de reconnaître que l’intérêt du film réside moins dans la découverte de ce véritable parcours du combattant que dans le plaisir que procure son dispositif narratif. Les images sont superbes, et le film sait judicieusement s’attarder sur les chorégraphies des oiseaux dans des séquences graphiques que magnifie la musique du Cinematic Orchestra. Il ne reste alors qu’à se laisser bercer par ce spectacle qui, en dépit d’un sujet qui n’était pas a priori des plus fascinants, se révèle tout à fait séduisant.
© LES FICHES DU CINEMA 2008
Réalisateur