Synopsis
Une chorale se prépare pour son grand spectacle. Détail non négligeable : tous les membres sont octogénaires. Mais l’âge importe peu pour eux : ils sont réunis par une passion commune pour le chant. Les répétitions se font sous l’autorité inflexible de Bob Cilman, qui ne ménage pas ses vieux participants. Il y a Tan et Dora, tous deux amateurs de musique classique, qui s’entraînent dur sur «I Feel Good» de James Brown. Il y a aussi Bob Salvini, un ancien membre qui revient après avoir eu de graves problèmes de santé. Il est prévu qu’il chante «Fix You» de Coldplay, en duo avec Fred Knittle. Mais Bob retombe malade. Hospitalisé, il continue de répéter seul, avec l’espoir d’être sorti à temps pour interpréter son duo. Il mourra une semaine avant la représentation... Joe, l’un des membres les plus actifs et les plus appréciés de Young@Heart, meurt brutalement. La représentation finale, qui est l’occasion pour Fred de dédier sa chanson à Bob, sera la dernière pour plusieurs participants : certains préfèrent s’arrêter en raison de leur état de santé, d’autres (comme Eileen) disparaîtront peu de temps après... Jusqu’ici, le réalisateur Stephen Walker s’était davantage illustré dans les documentaires historiques. Avec la collaboration de la chorale Young@Heart, il signe un film que les Anglo-Saxons qualifieraient, comme le titre l’indique bien d’ailleurs, de «feel good movie». Car en regardant ces octogénaires s’enthousiasmer pour une reprise de James Brown ou rester dubitatifs devant les répétitions d’un titre punk, on s’amuse et on s’attendrit. À peu de frais, diront d’ailleurs certains... Certes, le concept du film n’a rien de renversant. Mais l’intérêt premier d’
I Feel Good ! est ailleurs. Ce que le réalisateur ne pouvait pas prévoir, c’était la mort de certains de ses principaux protagonistes. Cette proximité permanente avec la mort, qui plane sur l’oeuvre à partir du décès brutal de l’un des choristes, n’entame pourtant en rien l’entrain de ces vieux routards. On apprend progressivement à les regarder, à déchiffrer leurs silences, leur fugitif vague à l’âme... et tout paraît bien fragile. Cette évidence, qui aurait pu n’apparaître qu’en filigrane dans le film, se retrouve ramenée au premier plan par les circonstances. Elle est alors traitée de front, avec toute la violence qu’elle implique : la longue séquence où Bob est emmené en civière dans l’ambulance, ou les images de Joe qui voit avec tristesse son cancer se réveiller... Tous ces moments résonnent d’autant plus fortement que leurs protagonistes sont au seuil de la mort. Et quand, lors du générique de fin, l’annonce de la mort récente d’une autre choriste est accueillie dans la salle par un cri étouffé, on sait que ces anciens nous ont obscurément et profondément touchés. Le tout en chantant et en riant !
© LES FICHES DU CINEMA 2008
Réalisateur