Choron dernière (2008) Pierre Carles, Eric Martin

Pays de productionFrance
Sortie en France07 janvier 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn
DistributeurTadrart Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPierre Carles
RéalisateurEric Martin
Société de production 3B Productions (Paris)
Coproduction Pages et Images Productions (Montpellier)
ProducteurMuriel Merlin
CoproducteurYorame Mevorach Oyoram
Distributeur d'origine Tadrart Films
Directeur de la photographieEric Maizy
Ingénieur du sonBertrand Bourdin
Ingénieur du sonFabien Briand
Ingénieur du sonMarie-Pierre Thomat
MixeurCristinel Sirli
MonteurPierre Carles

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après Attention Danger Travail ! et Volem rien foutre al païs, deux films consacrés au travail, réalisés en trio, et animés d’une volonté de valoriser des alternatives plutôt que de s’en tenir à la dénonciation, Pierre Carles revient sur un terrain qui lui est plus familier. D’abord, il reprend les commandes (c’est avant tout sa pâte que l’on reconnaît). Ensuite, il renoue avec l’étude des compromissions du milieu médiatique. Enfin, il repart en croisade avec un esprit sale gosse et joyeusement rentre-dedans. Du coup, sans même parler du fond, on peut déjà constater que Carles retrouve ici son style, son énergie, sa fluidité, et que son film est avant toute chose extrêmement plaisant à regarder. Pour le reste, on pouvait craindre qu’en se lançant dans un plaidoyer en faveur du Professeur Choron, il se caricature lui-même, en allant chercher une figure de provocateur trop extrême, une cause trop perdue. Mais il se révèle en définitive bien plus malin que ça. Ainsi, il réussit à nous convaincre que Choron était un personnage beaucoup plus intéressant et attachant que ce que l’on imaginait. Et puis surtout il reste sur une ligne extrêmement cohérente, en versant ce portrait du Professeur à un dossier qu’il instruit inlassablement : la dénonciation des mécanismes d’autocensure qui conduisent les professionnels de la contestation à devenir finalement partie intégrante du système qu’ils sont censés combattre. Dans sa ligne de mire pour illustrer cette idée : le Charlie Hebdo de l’après-Choron. Le film est donc scindé en deux parties ayant entre elles la même complémentarité que les deux films siamois qu’étaient La Sociologie est un sport de combat et Enfin pris ?. Dans la première partie, Carles s’emploie à démontrer en quoi le Charlie de P. Val n’est que faussement subversif, comme il l’avait fait pour l’émission Arrêt sur images dans Enfin pris ?. Dans la seconde, il brosse le portrait chaleureux d’un libre penseur : ici Choron, comme jadis Bourdieu dans La Sociologie... Fidèle à son système, Carles dresse son réquisitoire contre Charlie, pour moitié en fournissant des preuves et en se plaçant dans une perspective historique, et pour moitié en se livrant à des interventions un peu crapuleuses (comme traquer les membres de Charlie partout où ils se montrent pour mettre les pieds dans le plat en leur parlant de la rupture avec Choron). Là, Val apparaît comme un adversaire suffisamment solide pour que l’affrontement ait de la tenue et de l’intérêt. Pour le reste, les retours sur le Charlie première période sont assez convaincants, puisqu’ils nous montrent à l’oeuvre un esprit frondeur, d’une liberté et d’une insouciance qui semblent bel et bien appartenir désormais au passé. Dans la seconde partie, il apparaît que Choron peut effectivement faire figure de modèle, dans la mesure où on découvre qu’il était, non pas simplement une figure médiatique savamment composée, mais un personnage pratiquant réellement l’anticonformisme et le "bête et méchant" comme un mode de vie : avec entêtement, élégance et courage.
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