Dernière saison - Combalimon (2008) Raphaël Mathié

Pays de productionFrance
Sortie en France21 janvier 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurRaphaël Mathié
Société de production Eurozoom
Société de production La Luna Productions (Paris)
ProducteurSébastien Hussenot
ProducteurRaphaël Girardot
Distributeur d'origine Eurozoom
Directeur de la photographieRaphaël Mathié
Ingénieur du sonRaphaël Mathié
MixeurOlivier Dô Hùu
MonteurBenoît Alavoine
MonteurVéronique Bruque

générique artistique

Jean Barrès
Cécile Genestier
Sébastien Pagès
Christian Péret
Pierre Péret
André Valette

Bibliographie

Synopsis

C’est l’automne. Un homme déplace des bûches. Après le générique, on le voit assister le vêlage d’une de ses jeunes vaches, la rassurer, sans un mot. Un début beau et sobre pour un documentaire sur une vie paysanne qui disparaît. "Encore ?" diront certains. Certes, les documents de ce type n’ont pas manqué, à commencer par la magistrale trilogie de R. Depardon. Et bien sûr, on pense à celui-ci dès les premières images de Dernière saison. Mais, très vite, on découvre que Raphaël Mathié, dont c’est le premier film, a son style propre. La ferme isolée du lieu-dit Combalimon se situe sur les hautes terres de l’Aubrac cantalou, tout près de Saint-Urcize, à la limite de la Lozère. Cela, on ne l’apprend que peu à peu. De même qu’on ne découvre que petit à petit la personnalité de Jean Barrès, quelque 65 ans lorsque commence le film en 2005, et que nous suivrons durant plus d’un an. C’est d’ailleurs ce que l’on pourrait reprocher à Mathié : chez Depardon, l’espace est nettement défini, l’environnement aussi, superbement ; on est presque d’emblée familier avec ceux qu’il présente : génie du réalisateur et pertinence de ses questions ou commentaires. Ici, la beauté sauvage du plateau, nous ne la verrons pas. Seule la dureté du climat nous est (fort bien) montrée : vent fou secouant les arbres, l’hiver et sa neige paralysante... De même, on apprendra peu de choses de Barrès, au passé pourtant riche comme le réalisateur le révèle dans son dossier de presse. Dommage, d’autant que certains propos du film, évoquant l’hostilité que lui manifestèrent quelques voisins, en deviennent abscons. Pas de questions, pas de commentaire en voix off, pas de musique (sinon lors des génériques). Rien de spontané non plus : Mathié s’est immergé pendant des mois - en plusieurs fois - dans la vie de Combalimon, puis a fait redire ou refaire certaines choses à ses protagonistes, pour capter ce qu’il pensait nécessaire et aboutir à ces denses 80 minutes. On découvre, d’abord par une conversation téléphonique reconstituée, la terrible amertume de Jean, fils unique sans descendance, lorsqu’il rumine la manière dont il s’est fait piéger par Fleurine, la belle Camerounaise qu’une agence lui fit épouser. On espère que la jeune Cécile, qui veut s’installer pour élever des brebis, pourra reprendre l’affaire. Mais on comprend aussi les réticences de Jean face à son inexpérience, un Jean au silence poignant quand Cécile lui reproche, sans ménagement, de ne pas l’aider assez. On comprend surtout la détresse résignée de cet homme digne et blessé, pour qui la vie s’achève presque lorsqu’il doit vendre l’essentiel d’un cheptel qu’il entretenait avec affection. Cette fin d’un monde est montrée par petites touches : entassement de vieilleries dans une remise, tracteur Renault des années 1960, motoculteur antédiluvien... La force de la réalisation de Mathié est de se mouler sur la réserve et l’enfermement de Barrès. Ah ! On allait oublier : tout cela est admirablement filmé, le plus souvent en plans fixes, avec un sens des cadrages et une qualité de lumière rares.
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