Un aller simple pour Maoré (2007) Agnès Fouilleux

Pays de productionFrance
Sortie en France04 février 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurAgnès Fouilleux
Société de production Les Films Bonnette et Minette (Saint Martin en Vercors)
Distributeur d'origine Les Films Bonnette et Minette (Saint Martin en Vercors)
Directeur de la photographieAgnès Fouilleux
Ingénieur du sonAgnès Fouilleux
Compositeur de la musique originaleIvan Olivier
MonteurAgnès Fouilleux

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

L’archipel des Comores est situé dans l’Océan Indien, au sud-est de l’Afrique, entre Madagascar et les côtes du Mozambique. Depuis le référendum de 1975, il est scindé en deux. D’un côté Mayotte (ou Maoré), qui a confirmé largement son rattachement à la France. De l’autre, les îles d’Anjouan, de la Grande Comore et de Maholi, qui constituent désormais une république indépendante à couleur islamique : l’Union des Comores. Il y règne, à la suite de 30 ans de désordres et d’impéritie, une grande pauvreté. Les Comores continuent à revendiquer leur souveraineté sur Mayotte. Depuis le décret Balladur de 1994, instaurant un visa pour accéder à Mayotte, les habitants des Comores (essentiellement d’Anjouan), poussés par la misère, prennent des risques énormes pour traverser, à bord d’embarcations de fortune, les "kwassa-kwassa", le bras de mer les séparant de l’île-soeur relativement prospère (car sous perfusion économique de l’État français). Des centaines de Comoriens ont ainsi péri lors de ces traversées. Ceux qui parviennent à Mayotte y sont exploités, ostracisés et parfois violentés par les habitants de l’île, qui craignent pour leurs avantages. Comment en est-on arrivé là ? Quelles ont été les manoeuvres de l’État français pour garder, lors du référendum de 1975, Mayotte dans son giron et pour quelles raisons ? Cette enquête minutieuse et étayée d’A. Fouilleux parvient à démêler les tenants et aboutissants de cette situation éminemment complexe. Quoique clairement voué à dénoncer le rôle de la France et de ses "agents", tel le trouble Bob Denard, elle s’attache néanmoins à donner la parole à un grand nombre de protagonistes : du passeur et de l’institutrice anjouanais au préfet de Mayotte, en passant par des indépendantistes, le chef de service de la maternité de Mamoudzou où viennent accoucher (malgré le danger) de nombreuses Comoriennes, des travailleurs clandestins (sans lesquels l’économie de Mayotte s’écroulerait)... Constitué d’entretiens, de reportages et d’archives, le film revient sur les modalités du référendum qui mit la France en porte-à-faux vis-à-vis du droit international, question abandonnée en dépit des accusations répétées de l’ONU, qui considère illégale la frontière entre les Comores et Mayotte. Il explique aussi pourquoi la France ne pouvait "lâcher" Mayotte, base arrière de sa souvent douteuse politique africaine, et évoque la choquante remise en question du droit du sol par F. Baroin en 2005. Dans la perspective d’une prochaine départementalisation de Mayotte, ce passionnant documentaire à charge, tourné en 2007 et diffusé l’an passé sur France Ô, conserve toute son actualité et son acuité. La réalisation soignée et efficace, le montage intelligent et le choix judicieux des intervenants concourent à la clarté du propos, et sensibilisent au sort indigne de populations précipitées de Charybde en Scylla, au nom d’intérêts nationaux qui paraissent révoltants face aux cadavres qui jonchent régulièrement les plages paradisiaques de Mayotte.
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