Gerboise bleue (2008) Djamel Ouahab

Pays de productionFrance
Sortie en France11 février 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurDjamel Ouahab
Assistant réalisateurMarie Emery
ScénaristeDjamel Ouahab
Société de production Kalame Films
Société de production Bladi Films
Directeur de productionSadek Djermoune
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieDjamel Ouahab
Ingénieur du sonMarc Nouyrigat
MixeurFrédéric Théry
Compositeur de la musique originaleHugues Tabar-Nouval
MonteurDjamel Ouahab

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

13 février 1960. À Reggane, en Algérie, l’armée française procède à son premier essai nucléaire. Nom de code : "Gerboise bleue". Après-guerre, l’acquisition de l’arme atomique est devenue la priorité absolue du général de Gaulle. C’est pour cela que le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) a été créé. Les recherches vont s’effectuer sous le sceau du secret militaire absolu : les laboratoires et les sites sont autant de fantômes, et les appelés qui sont impliqués dans le programme en ignorent tout et doivent respecter la loi du silence. Seize autres essais suivront : trois à l’air libre, et les autres en souterrain, dans le massif du Hoggar, à In Eker. Le 1er mai 1962, lors du second essai souterrain (nom de code : "Béryl"), le confinement se révèle défaillant et un nuage radioactif s’échappe. Dans l’assistance, deux ministres : Pierre Mesmer et Gaston Palewski. Selon les rapports officiels, les invités ne subiront qu’une "irradiation externe"... Gerboise bleue, premier documentaire de Djamel Ouahab (ancien membre de l’ACID), revient sur les troubles conditions dans lesquelles se sont déroulés ces tests, et sur la véritable omerta qui en entoure les résultats et les conséquences. Le réalisateur part donc à la rencontre d’anciens appelés, irradiés dans des circonstances douteuses. Gaston Morizot, dépendant de sa multitude de médicaments, raconte comment il fut envoyé, avec quelques autres, sur le point zéro de "Gerboise bleue" pour récupérer du matériel. Lucien Parfait, le visage ravagé par les trop nombreuses opérations nécessaires à sa survie, eut le même type de mission à remplir. Ils commentent leur ignorance de l’époque, et fustigent le comportement inadmissible de l’Armée française. Car, à leurs yeux, ils sont devenus de simples cobayes, dont on a exploité la naïveté pour approfondir les tests sur les radiations. Que dire alors des PELOS (Populations Laborieuses des Oasis) ? Vivant dans le Sahara algérien, ils étaient recrutés pour travailler sur les sites, et subissent encore les effets des retombées radioactives (malformations de naissance, agriculture au point mort...). Fait absurde, le gouvernement algérien provisoire fut obligé, en 1962, d’autoriser la France à poursuivre ses tests (atomiques et d’armement) jusqu’en 1978. C’était l’ultime condition posée à l’indépendance du pays... Documentaire à charge contre le déni de l’État français, Gerboise bleue s’appuie sur de louables intentions, en donnant essentiellement la parole aux oubliés du projet atomique, qu’ils soient français ou algériens. Mais l’approche de Ouahab n’est pas à la hauteur de son sujet. En effet, sa construction est très confuse et le traitement des interviews, pourtant fortes et sincères, basculent souvent du côté d’une complaisance gênante. Il n’est donc pas certain que le film constitue un argument percutant pour convaincre l’État français, muré dans le silence et le déni depuis une quarantaine d’années, de reconnaître ses responsabilités.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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