Herbe (2008) Matthieu Levain, Olivier Porte

Pays de productionFrance
Sortie en France18 février 2009
Procédé image35 mm - Couleur
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Générique technique

RéalisateurMatthieu Levain
RéalisateurOlivier Porte
ScénaristeMatthieu Levain
ScénaristeOlivier Porte
Société de production Adeva
Société de production Amelimages (Montpellier)
Coproducteur Région Languedoc-Roussillon
Producteur déléguéMatthieu Levain
Producteur déléguéOlivier Porte
Distributeur d'origine Parasite Distribution
Ingénieur du sonOlivier Porte
Compositeur de la musique originaleEmmanuel Levain
MonteurAlexandre Teboul
MonteurMatthieu Levain

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Les vaches aiment brouter l’herbe et y ruminer... Autonomes et heureux, les Le Fustec élèvent leur troupeau sur l’herbe, comme dans les années 1950. Ils n’utilisent pas de pesticides et apprécient, comme Alain Normant ou Gilbert Tromeur, le contact avec la nature. Ils produisent du lait à peu de frais et de travail : l’herbe pousse toute seule. Leur mentor, André Pochon, fondateur du CEDAPA, raconte comment, il y a 40 ans, on a basculé du système "prairie" (où la vache fait le travail toute seule : coupe du fourrage à l’avant, épandage à l’arrière) vers le système "maïs fourrager" (où l’on doit labourer pour semer puis récolter, avec trois fois plus de frais). Le soja OGM arrive du Brésil par cargo pour être intégré aux aliments du bétail (farine de blé mélangée à des granulés de soja et de colza), commercialisés par les agro-industries. Tout près, les Carrer pratiquent l’élevage intensif. La ration de leurs vaches est gérée par ordinateur. Ils se sont endettés, mais recevront jusqu’en 2012 des primes de la PAC, à la différence des herbagers qui attaquent donc l’État français pour distorsion de concurrence... Herbe nous fait rencontrer deux types d’agriculteurs laitiers. Tout en mettant en valeur le discours minoritaire (en gros, celui de la Confédération Paysanne), les réalisateurs donnent aussi la parole aux tenants du productivisme (en gros, celui de la FNSEA), sans les caricaturer ni les stigmatiser. Ceux-ci constatent la pénibilité de leur métier et leur dépendance face aux groupes financiers, agricoles et agro-alimentaires. En face, les agriculteurs "autonomes" utilisent moins de chimie, moins de machines, ils intéressent donc moins les acteurs de l’économie. Par contre, leurs produits sont plus sains. C’est là qu’Herbe devient un film citoyen, l’agriculture étant au coeur du débat politique. Il nous interroge sur nos modèles de production et montre qu’une autre économie, plus humaine, est encore possible aujourd’hui, à condition de consommer moins et mieux. Que veut-on dans notre assiette ? Pourquoi les éleveurs herbagers sont-ils privés de subventions publiques ? Ce pourrait être une suite de We Feed the World (2007). Herbe vient aussi à la suite d’une série de films sur le monde agricole qui donnent parfois de l’agriculture une image passéiste et réductrice. Ce film, lui, ne joue pas la carte de l’exotisme. Il ne propose pas un regard ethnographique, comme le faisait La Vie moderne de Raymond Depardon. Il fait plutôt un constat d’actualité, s’intéresse à un sujet très pointu et cependant révélateur. Dans Herbe, on croise des gens ordinaires, des paysans d’aujourd’hui, qui se posent des questions, avec ou sans accent du terroir. Ça se passe en Bretagne, mais ce pourrait être ailleurs. Le film ne tire jamais la couverture à lui, il laisse juste parler quelques professionnels. L’enquête est un peu courte (sur le sujet des coopératives, le film nous laisse sur notre faim), la forme très modeste. Et l’on pourra regretter le solo de guitare minimaliste comme, une fois de plus, un aspect trop télévisuel.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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