Pelléas et Mélisande (2008) Philippe Béziat

Pays de productionFrance
Sortie en France04 mars 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée108 mn
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Générique technique

RéalisateurPhilippe Béziat
ProducteurPhilippe Martin
Directeur de productionJuliette Mallon
Distributeur d'origine Les Films Pelléas (Paris)
Directeur de la photographieRaphaël O'Byrne
Ingénieur du sonLaurent Gabiot
MixeurEmmanuel Croset
MonteurCyril Leuthy

générique artistique

Olivier Py(le metteur en scène)
Marc Minkowski(le directeur musical)
Jean-Sébastien Bou(Pelléas)
Sophie Marin-Degor(Mélisande)
François Le Roux(Golaud)
Dmitri Stepanovitch(Arkel, le roi d'Allemonde)
Natalia Vladimirskaia(Geneviève, la mère de Golaud et de Pelléas)
Nora Reznik(une violoniste)
Ioulia Sobolevskaia(la Première Flûte)
Viatcheslav Nesterov(l'altiste)

Bibliographie

Synopsis

Le 30 avril 1902 était créé à Paris l’unique opéra achevé de Claude Debussy, Pelléas et Mélisande, qui constituait une rupture sans précédent avec ce qui se faisait auparavant. Le compositeur avait travaillé huit ans sur cette oeuvre, en rédigeant le livret, adaptation d’une pièce du dramaturge belge Maurice Maeterlinck, au symbolisme gothique et poétique. Sorte d’anti-opéra, au sens où mots et notes se mêlent ici tous en une tresse qui se déroule sans arias spectaculaires ni leitmotiv développés, ce drame met en oeuvre symboles et impressions sans les élucider, laissant toute sa place au mystère. Mélisande, toute jeune fille marquée par on ne saura quoi d’indicible, est trouvée et épousée par Golaud qui la ramène au sombre château de bord de mer où règne son grand-père, Arkel. Elle y fait la connaissance de Pelléas, le jeune demi-frère de Golaud. Ils vont s’éprendre l’un de l’autre. Golaud les surprend enlacés et tue Pelléas. Quelque temps après, Mélisande meurt en donnant le jour à une fille. En juin 2007, Marc Minkowski à la direction musicale et Olivier Py à la mise en scène créent, au théâtre Stanislavski de Moscou, l’oeuvre, jamais montée en Russie, avec une distribution mixte franco-russe, choeur et orchestre russes. Le réalisateur Philippe Béziat, documentariste confirmé qui a mis la musique au coeur de sa vie, rejoint l’aventure quand les répétitions sont déjà avancées, ce qui lui permet d’inclure dans son film de larges extraits aboutis, rendant ainsi l’intrigue compréhensible au spectateur. Parce qu’il a la confiance de Minkowski et de Py, il nous montre leur travail ainsi que celui des chanteurs, dans sa rigueur mais aussi sa sensibilité, et nous donne à comprendre la richesse, la complexité et la beauté de cette oeuvre analysée par ses interprètes. Analysée mais jamais expliquée, car tenter de décrypter les allégories de Pelléas, c’est y ajouter de l’opacité. Comme le dit F. Le Roux qui chante Golaud : "La clef [de l’énigme], c’est l’énigme". Les réflexions de Py sur la langue française et son atonalité, sur le génie français confronté ici à l’âme russe, sont passionnantes. Et son visage, les larmes aux yeux durant une répétition, émeut. La rondeur énergique de Minkowski, son verbe enthousiaste, lyrique ou familier, dans la direction musicale, sont réjouissants. Béziat ne se contente pas de filmer, fort bien, les artistes et le décor impressionnant, tout en sombres verticales et horizontales métalliques : il explore aussi le décalage, parfois douloureux, de deux univers. Le désarroi de D. Stepanovitch, que bride dans son interprétation d’Arkel l’exigence d’une langue et d’une mélodie à ce point exempte d’accent, est à ce titre touchant. En allant interroger chez eux certains artistes russes, Béziat montre également leurs difficultés matérielles et enrichit son documentaire d’une précieuse dimension humaine. Un montage intelligent et rigoureux fait de ce très beau documentaire à facettes un film de cinéma à part entière, réfléchi comme tel.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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