Le Temps des amoureuses (2008) Henri François Imbert

Pays de productionFrance
Sortie en France11 mars 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurHenri François Imbert
ScénaristeHenri François Imbert
Société de production Libre Cours (Paris)
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieHenri François Imbert
Ingénieur du sonHenri François Imbert
Compositeur de la musique originaleSilvain Vanot
MonteurCéline Tauss
MonteurHenri François Imbert

générique artistique

Hilaire Arasa
Jean-Louis Dahmani
Aissa Ihamouine
Fabienne Dorey
Ernest Simo

Bibliographie

Synopsis

D’une enfance l’autre, tel pourrait être le sous-titre du film de H-F. Imbert. L’enfance est le fil blanc, l’objet perdu de cet hommage à Mes petites amoureuses de Jean Eustache (1974), chronique lumineuse de la jeunesse narbonnaise du cinéaste. Le film s’ouvre sous le signe de la paternité. Une route défile à travers le pare-brise d’une voiture, tandis que la voix off de H-F. Imbert, vibrato intime qui guidait déjà ses films précédents, nous raconte les prémices de son projet. Sa fille en bas âge avait dû être hospitalisée quelques jours à Narbonne. C’est lors de l’une de ses visites quotidiennes à l’hôpital que le hasard a mis le cinéaste sur le chemin d’Hilaire, l’un des acteurs, trente ans plus tôt, de Mes petites amoureuses. Il décide alors de retrouver les autres adolescents du film, les membres de la bande d’Hilaire. Le récit se construit comme le journal du film en train de se faire, au fil des rencontres et des rendez-vous ratés. Avec délicatesse et modestie, sans jamais forcer le réel, H-F. Imbert organise la matière récoltée avec sa caméra de poche. Rien de spectaculaire : des souvenirs, une chanson, un refus, quelques photographies, une affiche d’époque dans un rayon de soleil... C’est un cinéma de chineur. Aucun extrait du film d’Eustache n’est montré : il aurait fallu pour cela tomber par hasard sur une bobine égarée, à la manière du film Super 8 de Sur la plage de Belfast (1996). Mais depuis No pasarán, album souvenir (2003), on sait qu’une collection de cartes postales suffit pour faire ressurgir l’histoire de camps oubliés. En tirant sur un fil, l’auteur fait vibrer des correspondances. Sa mère croise Eustache dans un cinéma de quartier, l’ami d’enfance d’Eustache joue aux côtés de Maurice Pialat, alter ego d’un cinéma de l’enfance inconsolable, tandis que les fantômes de l’Espagne républicaine n’en finissent pas de sillonner les rues de Narbonne. Des photographies de plateau restituent la mémoire du tournage. On y voit Eustache assis en tailleur face à ses jeunes comédiens. Aujourd’hui proches de la cinquantaine, les adolescents d’alors se remémorent l’attention qu’Eustache leur témoignait et les colères fracassantes qu’il réservait aux adultes. Cette aventure les a tous profondément marqués. Des visages juvéniles sur les photos de plateau surgit une jeunesse absolue. Celle-là même qui palpite et se consume dans Mes petites amoureuses. Les temporalités se superposent, de l’insouciance d’une époque au présent des acteurs d’un été, de l’enfance retrouvée de Imbert aux rêves pleins de défiance de jeunes filles d’aujourd’hui, dont Hilaire s’occupe en tant qu’éducateur. Délaissant progressivement le film d’Eustache, le montage se relâche et creuse de curieux temps morts. Selon le cinéaste, c’est ouvrir un espace à l’imaginaire des spectateurs, pour qu’ils "puissent défaire cette construction et en refaire une autre". Mais c’est aussi prendre le risque qu’ils décrochent. Non sans avoir, toutefois, renoué avec le souffle de Mes petites amoureuses, dont Imbert ravive l’intensité.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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