Chrigu : Chronique d'une vie éclairée (2007) Jan Gassmann, Christian Ziörjen

Chrigu : Chronique d'une vie éclairée

Pays de productionSuisse ; France
Sortie en France18 mars 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée87 mn
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Générique technique

RéalisateurJan Gassmann
RéalisateurChristian Ziörjen
ScénaristeEric Andreae
Société de production Diagonal GmbH (Zürich)
Société de production Arsonfilm (Zürich)
Coproduction Swiss Films (Zürich)
ProducteurThomas Jörg
Distributeur d'origine KMBO (Paris)
Ingénieur du sonDavid Wasilevsky
Compositeur de la musique originale Mundartisten
Compositeur de la musique originaleJonas Leuenberger
MonteurJan Gassmann

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Christian est un jeune vidéaste de la Suisse alémanique. Il filme en concert ses amis musiciens, réalise des clips ou pratique un art vidéo plus militant, de sensibilité altermondialiste. Il apprend qu’il est atteint d’un cancer assez rare et incurable. Il décide de tenir une chronique de l’évolution de sa maladie, parsemée de regards rétrospectifs sur ce que fut sa courte vie au travers d’extraits vidéo de fêtes, de voyages filmés à l’occasion. Les séjours à l’hôpital, les temps de rémission et les rechutes alternent avec des moments heureux, issus du passé. Très entouré par ses parents et de ses amis, il s’éteint peu à peu, fait part de sa souffrance, de ses espoirs, donne à voir un corps qui est inéluctablement vaincu par la maladie. Son camarade Jan prend le relais du tournage, suit Christian jusqu’à sa disparition. Cette description pourrait laisser envisager un film grave et désespéré. Pourtant, la première moitié, avec son montage sophistiqué et tapageur, découpant les séquences comme des clips, fait plutôt craindre un film à côté de la plaque, essayant de dessiner une esthétique trash et légèrement obscène. On reste pourtant saisi par des scènes fortes, dues surtout à l’authentique richesse de la personnalité de Christian, qui montre une maturité et une lucidité rares. Le film vacille mais ne chute pas. Et finalement, cette première partie un peu gênante par son clinquant trouve sa raison d’être sur la durée. En effet, plus la maladie progresse, plus le film s’apaise pour devenir la chronique sensible d’une extinction. Les dispositifs et les décadrages auparavant maniérés, s’affinent sur la durée. De vraies interrogations surgissent sur la nécessité de la présence de la caméra, sur sa place aussi. Le film est créatif quand il le faut, contemplatif le reste du temps. Il est très intéressant de voir comment une jeune génération s’empare d’un sujet aussi propice à tous les dérapages, et déjà très souvent arpenté, avec des bonheurs divers, par le cinéma documentaire. On est agréablement surpris de s’apercevoir que les deux réalisateurs ont laissé une place de choix aux silences, su trouver un sens de la durée toujours juste et ne pas sombrer dans la complaisance. La bande de copains d’avant la tragédie semblait utiliser la vidéo avec un talent potache plutôt banal et convenu, comme le prouvent les images de fêtes et de concerts. Il est d’autant plus admirable de voir comment ils réussissent à faire face à un projet d’une tout autre ampleur. Initié par Christian, qui voyait son projet initial comme une déclaration de guerre contre le crabe, avec le risque d’un exhibitionnisme désespéré, Jan, l’autre réalisateur et monteur, lui apporte un contrepoint plus distancié, forcément moins marqué par la révolte. On a l’impression que la présence de la caméra fut d’une grande aide pour Christian, l’aidant à rompre la solitude de l’agonie, s’apparentant à un confident silencieux. Ce confident nous restitue maintenant cette parole, intacte.
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