Ne me libérez pas, je m'en charge (2008) Fabienne Godet

Pays de productionFrance
Sortie en France08 avril 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée107 mn
DistributeurHaut et court (source : ADRC)
>> Rechercher "Ne me libérez pas, je m'en charge" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurFabienne Godet
ScénaristeFabienne Godet
ScénaristeFranck Vassal
Société de production Le Bureau - Le Petit Bureau (Paris)
Producteur associéSophie Quiédeville
Producteur déléguéBertrand Faivre
Distributeur d'origine Haut et Court (Paris)
Directeur de la photographieCrystel Fournier
MixeurNathalie Vidal
Compositeur de la musique originaleXavier Godet
Compositeur de la musique préexistante Beth Gibbons & Rustin Man
MonteurFlorent Mangeot
Photographe de plateauPatrick Swirc

générique artistique

Michel Vaujour(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

C’est l’histoire d’un mec. Il s’appelle Michel. Né dans les années 1950, jeune adulte pendant les années Giscard, il s’ennuie à mourir dans sa campagne. À 19 ans, il est arrêté par la police : vol de voiture, conduite sans permis. "Allez en prison, ne passez pas par la case départ". Trente mois plus tard, Michel sort de prison, avec l’impossibilité de retourner chez lui, car il est sous le coup d’une interdiction de séjour dans son département... Quand Michel est poursuivi une fois de plus par la police alors qu’il conduit de nouveau sans permis, il s’enfuit. Retour en prison. Michel n’y restera pas longtemps : il enchaîne trois évasions, qui lui valent une petite réputation dans le milieu pénitentiaire, avant d’être repris et transféré en QHS (Quartier de Haute Sécurité) en 1975. La "légende" de Michel va véritablement naître en 1979, lorsqu’il s’évade en plein tribunal... avec un pistolet fabriqué en savon ! Michel va passer les deux années suivantes en cavale avec un compagnon de cellule : Gilles. Gilles a une soeur, Nadine : elle et Michel s’aimeront. Mais Michel est arrêté en 1981. La "légende" de Michel atteint son paroxysme cinq ans plus tard, quand Nadine le fait évader de la prison de la Santé par hélicoptère. Quatre mois plus tard, un braquage tourne mal : Michel prend une balle dans la tête. Dans un polar ordinaire, ce serait la fin du récit. Sauf que cette histoire est tout sauf une fiction. Michel Vaujour, homme ordinaire, a eu une vie des plus complexes. Ses premières peines de prison lui ont permis de se forger une volonté à toute épreuve : celle d’être libre, le plus longtemps possible, à tout prix. Même si cela implique de vivre dans un isolement total, plus solitaire qu’un moine. Seul avec ses pensées, des heures, des jours, des mois durant. L’abnégation de l’individu est saisissante : Vaujour ne tire aucune fierté de ses célèbres "échappées belles", se remémore avec une certaine tristesse sa jeunesse et ses déboires. Surtout, l’homme rend palpable la souffrance psychologique de l’incarcération, de l’isolement total et de la nécessité absolue de garder le goût de la vie, en allant de l’avant, en se fixant un objectif immuable : la liberté. L’issue heureuse de son histoire (la survie, la rééducation, la rencontre avec Jamila, l’évasion ratée, les procédures judiciaires et, finalement, la libération conditionnelle) reste toujours de l’ordre de l’intime, et ne se transforme jamais en témoignage à charge contre la machine judiciaire. Fabienne Godet (Sauf le respect que je vous dois, 2006) filme justement Vaujour dans son intimité, en famille, sans aucun artifice. Le dépouillement de l’oeuvre se ressent jusque dans l’image, de qualité moyenne. En effet, et c’est un fait rare dans les documentaires actuels, le fond prime sur la forme. Godet rend hommage au sujet de Ne me libérez pas, je m’en charge, à un homme qui, au-delà d’une réputation qui n’est à ses yeux qu’anecdotique, accepte de s’interroger sans retenue sur son parcours, sur ses motivations, ses errements. Il en ressort l’essentiel : une humanité vivifiante.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
Logo

Exploitation