Les Seize de Basse-Pointe (2008) Camille Mauduech

Pays de productionFrance
Sortie en France22 avril 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée108 mn
DistributeurCinéma Public Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurCamille Mauduech
ScénaristeCamille Mauduech
Auteur du commentaireCamille Mauduech
Société de production Les Films du Marigot (Paris)
Société de production MP Productions (Paris)
Société de production Les Films du Dorlis (Gros-Morne, Martinique)
ProducteurLudovic Naar
ProducteurMichel Propper
ProducteurFlorette Hayot
Distributeur d'origine Cinéma Public Films (Levallois-Perret)
Directeur de la photographieSébastien Saadoun
Directeur de la photographieSébastien Naar
Ingénieur du sonKamal Ouazene
MixeurWilliams Schmit
Compositeur de la musique originaleDominique Fillon
MonteurBénédicte Teiger

générique artistique

Camille Mauduech(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

En 1948, en Martinique, dans un climat d’insurrection sociale, un propriétaire de plantation sucrière, blanc créole, est assassiné de trente-six coups de coutelas. Pour une fois, fait historique, la victime n’est pas nègre. L’affaire fait alors grand bruit et, après une chasse à l’homme de plusieurs semaines, seize coupeurs de canne noirs (syndicalistes) - les "16 de Basse-Pointe" - sont arrêtés sur la foi de preuves plus que minces. Ils seront maintenus en détention préventive pendant trois ans. En 1951 s’ouvre leur procès, non en Martinique, dont la juridiction est pourtant compétente, mais à Bordeaux, l’ancien grand port négrier français. Tout un symbole. Les hommes seront très soutenus, puis finalement acquittés, faisant de ce procès celui du colonialisme français. C’est sur la force de ces faits et leur exemplarité historique que revient la réalisatrice, Camille Mauduech. Elle est métisse, élément d’identité qu’elle juge essentiel dans son appréhension de l’affaire. Elle se trouve ainsi, dit-elle, par les hasards de la génétique, à mi-chemin de la Métropole et des Antilles, du poids du mépris blanc et de la force de la colère noire. Ainsi dotée, elle reprend minutieusement l’enquête, retrouvant les rares témoins encore vivants, dont deux anciens des 16 de Basse-Pointe et l’un de leurs avocats. Elle suit avec eux le fil hasardeux des mémoires qui vacillent, alors que la plaie, elle, reste vive. À la fois enquêtrice, "récolteuse" de souvenirs et guide, davantage, hélas, pour elle-même que pour le spectateur, elle plonge dans les méandres, poisseux de préjugés, de cet événement. Le film prend alors la forme d’une investigation au coeur à la fois du drame et du procès. Certes, on s’attache à C. Mauduech, à son beau profil de médaille, à son souci de vérité, à la délicatesse avec laquelle elle vient glaner les morceaux épars des souvenirs, à la précision attentive de ses questions, et pourtant, on ne se laisse guère emporter. Car l’ensemble reste malheureusement mal filmé, mal monté, mal ficelé. De longs plans sans intérêt, trajet d’un lieu à l’autre, finissent par diluer l’intérêt, quand on aurait tant aimé être captivé par l’exigence du sujet : l’histoire singulière du meurtre de Guy de Fabrique, ce béké manifestement peu aimable, homme sans grâce et image métaphorique (trop ?) parfaite du mépris colonial. C’est par ce biais que la réalisatrice dresse le portrait d’un pays résolument français mais stigmatisé par la division raciale et, pendant longtemps, par la suprématie coloniale. Ce fait divers, resté à l’évidence urticant et brûlant dans la mémoire collective martiniquaise, entre histoire officielle et thèses officieuses, contient quelque chose de l’identité des Antilles. Une identité que Camille Mauduech, porteuse et passeuse de cette histoire, nous aura fait partager. Dommage que la forme cinématographique ne soit pas à la hauteur des tensions dramaturgiques qu’offrait cette inédite plongée dans la mémoire française.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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