Le Pays à l'envers (2008) Sylvaine Dampierre

Pays de productionFrance
Sortie en France29 avril 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurSylvaine Dampierre
Société de production Atlan Films (Paris)
Société de production Hevadis Films (Rouen)
ProducteurStéphane Sansonetti
Distributeur d'origine Hevadis Films (Rouen)
Directeur de la photographieRenaud Personnaz
Ingénieur du sonMyriam René
Compositeur de la musique originaleLaurent de Wilde
MonteurSophie Reiter

générique artistique

Jean Dampierre
Manuel Gomez
Lena Blou
Michel Rogers
Suzette Créantor
Adeline Jacques

Bibliographie

Synopsis

C’est à Gosier, ville natale de son père, que S. Dampierre, la réalisatrice, découvre cet "envers du pays" qu’elle ne soupçonnait pas et dès lors elle le parcourt en quête de l’identité de ses ancêtres. Invitée comme cinéaste, elle s’étonne de l’impact que son nom a dans cette petite ville. Il s’avère que Dampierre était le nom d’un riche propriétaire d’une plantation de canne : le Chevalier Dampierre. On attribuait, à cette époque-là, le nom de la plantation aux esclaves y travaillant. S. Dampierre n’a de cesse alors d’aller au-devant de toutes les personnes pouvant lui raconter ce pays. On passe ainsi de l’enquête intime à une exploration plus large, au fil de rencontres édifiantes, de ce qui fait l’identité de la Guadeloupe et explique peut-être les récents événements qui ont marqué l’île. Grâce à Suzette Créantor, elle apprend ainsi l’importance des jardins créoles que l’on octroyait aux esclaves pour mieux les asservir. Ces jardins font aujourd’hui l’objet d’une compétition, couronnant celui ou celle qui a le mieux exploité son bout de terrain. Lena Blou est, elle, une danseuse reconnue, pratiquant et enseignant la techni’ka qui est un dérivé de la danse gwo-ka, danse traditionnelle de la Guadeloupe, intimement liée à l’histoire esclavagiste et coloniale de l’île. Cette chorégraphie est comme un devoir de mémoire de la société créole et caribéenne, le corps décryptant le souvenir enfoui. Lena Blou enseigne sa technique aux jeunes enfants, leur inculquant ainsi, outre les gestes, une certaine conscience de ce qu’ils sont, d’où ils viennent, afin qu’ils n’oublient pas leurs origines. Une autre rencontre essentielle est celle que fait la cinéaste avec l’historien autodidacte Michel Rogers. Celui-ci s’est donné pour mission de lutter contre le déni et l’oubli en étudiant l’arbre généalogique de chaque Guadeloupéen, pour remonter jusqu’à l’esclave premier, passant, pour ce faire, tout son temps aux archives. C’est un combat souvent ignoré par ses compatriotes, mais que rien ne vient décourager, même si, dit-il avec lucidité : "On ne s’aime pas". Cette plongée dans l’histoire de la Guadeloupe est prolongée par les souvenirs d’un militant communiste qui rappelle l’activité d’une usine à sucre, aujourd’hui désaffectée et en ruine, symbole d’un passé ouvrier révolu, d’un passé proche cette fois (la fermeture de l’usine date des années 1980), victime du colonialisme de la Métropole. Chacune des personnes rencontrées tente donc, à sa manière, de redonner dignité à tout un peuple spolié de son identité et de sa mémoire. Les images d’aujourd’hui, empreintes d’une grande douceur, réalisées en collaboration avec le photographe Bernard Gomez, se mêlent aux images d’hier : des films de famille tournés en Super 8 par le père de la cinéaste. L’ensemble forme, au gré des rencontres, un récit morcelé, mais qui jamais ne perd le spectateur. S. Dampierre adopte, tout au long de ce voyage initiatique, un ton sans colère qui fait de ce documentaire poétique un magnifique témoignage.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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