No popcorn on the floor (2008) Gaël Mocaër

Pays de productionFrance
Sortie en France29 avril 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurGaël Mocaër
Société de production Beta Prod (Bourges)
Coproduction Montparnasse Productions
Coproduction Les Films en Couleur
CoproducteurRenaud Delourme
CoproducteurVéronique Mériadec
Producteur déléguéMichel Gauriat
Distributeur d'origine ADR Distribution (Paris)
CadreurGaël Mocaër
Ingénieur du sonLuc Marie-Sainte
MixeurBenjamin Cabaj
Compositeur de la musique originaleCharles Crash
MonteurGaël Mocaër

générique artistique

Ramuntxo Garbisu(dans son propre rôle)
Jean-Georges Vallés(dans son propre rôle)
Borja San Matin(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Le titre de ce documentaire, No Popcorn on the Floor, fait évidemment penser à un slogan militant que l’on répéterait le poing levé lors d’une manifestation. Or il n’existe aucun rassemblement de masse où ce slogan pourrait trouver sa juste place : le documentaire de Gaël Mocaër est donc en quelque sorte une manifestation à lui tout seul. Rappel des faits. L’Atalante est un cinéma d’art et essai, "le seul cinéma indépendant de Bayonne". Qu’il soit le seul n’est déjà pas si mal, mais les choses se compliquent lorsqu’il est menacé de fermeture. Son directeur, Ramuntxo Garbisu, se bat donc au quotidien pour que cette salle mythique survive et, surtout, pour qu’elle continue à programmer des films "difficiles", c’est-à-dire ceux dont personne ne veut puisque les salles comme la sienne ont fermé au fur et à mesure que les multiplexes se sont imposés, et qu’il n’en reste désormais en France qu’un peu plus d’une dizaine. En suivant ce combat, le documentaire apporte un éclairage sur toute la filière du cinéma. En effet, au-delà des problématiques concernant exclusivement l’exploitation, il s’agit de défendre tout un pan du cinéma (cinéma d’art et essai, films de pays rares, etc.) et une industrie marginale (si les salles n’existent plus, les distributeurs disparaîtront et les producteurs s’arrêteront, CQFD). Le personnel de l’Atalante est conscient de son rôle militant et chacun s’attache, bénévolement ou non, à transmettre ce goût intransigeant pour la découverte. Mais les questions qui se posent bientôt à Garbisu sont tout autres : comment ne pas licencier ? Comment ne pas mettre la clé sous la porte ? En d’autres termes : faut-il ouvrir la programmation à des oeuvres plus grand public ? Suivant la stratégie adoptée par MK2, les salles indépendantes ont peu à peu opté pour le mélange entre films d’auteur et films commerciaux (par exemple, la série des Harry Potter), bien contents de voir dans les seconds des "marques d’auteur". Ainsi, même si l’on ne voit à l’écran que l’Atalante, No Popcorn on the Floor offre une métaphore tragi-comique de la société tout entière : doit-on suivre la marche économique du monde ou peut-on encore lui opposer d’autres goûts, d’autres choix ? Gaël Mocaër, rompu aux documentaires sociaux, historiques et surtout ethnographiques, filme ce petit monde en résistance au plus près des personnalités qui le composent. Il se montre donc drôle lorsqu’il suit les tribulations (une projection en plein air annulée à cause de la pluie) et les gags (un appel à l’Église pour que la mission du cinéma soit reconnue "d’utilité publique") de Garbisu, qui pourrait être aussi bien le directeur d’un cirque. Puis le documentaire prend une tournure plus mélancolique lorsqu’il s’attarde sur le serveur du café qu’abrite le cinéma, ou poétique lorsqu’il laisse s’envoler dans le ciel, comme on jette une bouteille à la mer, des ballons sur lesquels est inscrit le titre du film. Enfin, il se termine sur des points de suspensions inquiétants, puisque Garbisu a fini par quitter le navire Atalante...
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