Sablé-sur-Sarthe, Sarthe (2007) Paul Otchakovsky-Laurens

Pays de productionFrance
Sortie en France03 juin 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée95 mn
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Générique technique

RéalisateurPaul Otchakovsky-Laurens
Société de production L'Arsenal (Paris)
Société de production Flight Movie (Paris)
Directeur de la photographieEmmelene Landon
Compositeur de la musique originaleBenoît Delbecq
MonteurPaul Otchakovsky-Laurens

générique artistique

Marie Chaix
Jean-Paul Hirsch
Anne Devauchelle
Camille Laurens

Bibliographie

Synopsis

À l’image de son titre, ce documentaire colle au réel et n’en démord pas. Ce qui est le propre du genre, soit. Mais Sablé-sur-Sarthe, Sarthe colle également à une histoire intime et n’en démord pas non plus. Ce qui n’est pas le propre du genre. Car l’intime filmé a vocation à éveiller l’intérêt du spectateur a priori non concerné mais qui, trouvant là quelque chose d’universel, se trouve interpellé, voire touché dans son intime à lui. Or, ce documentaire-là reste trop sur soi pour vraiment nous laisser entrer. On comprend pourquoi son réalisateur a éprouvé le besoin de le faire, mais on reste perplexe quant au réel intérêt qu’il y a à le proposer à un public. Hormis le fait que son auteur, Paul Otchakovsky-Laurens, directeur de la maison d’édition P.O.L., n’est pas un anonyme. Et que ce patronyme double, aux accents de Russie, éveille la curiosité. Car Sablé-sur-Sarthe, Sarthe est l’histoire de ce nom, étroitement lié à cette petite ville de province qu’est Sablé. Otchakovsky-Laurens y est arrivé à l’âge de 1 an, après la mort de son père, en 1946. Sa mère étant tombée gravement malade, elle l’a confié à la "tante Berthe" qui l’a élevé jusqu’en 1962. Ce documentaire est l’histoire d’une jeunesse particulière, une jeunesse d’après-guerre, que le réalisateur raconte et confronte en parallèle à la jeunesse d’aujourd’hui. Le film alterne donc images d’archives, photos de famille commentées en voix off, interviews de personnes de la génération du réalisateur et de personnes plus âgées, ainsi que des jeunes de Sablé. Les témoignages défilent, les images de Sablé s’enchaînent, les remarques sur la ville et son évolution nourrissent le propos du narrateur, qui se raconte avec pudeur, laissant de temps en temps sa parole à une autre voix, confiant sa vie aux mots d’une autre : l’écrivain Camille Laurens (dont le lien de parenté avec lui n’est pas élucidé). Car, s’il se découvre dans ce film, Otchakovsky-Laurens n’en reste pas moins discret et il évoque des événements enfouis de sa jeunesse avec un certain flou. On devine, entre les lignes, des traumatismes, des secrets de famille. Mais l’enquête, le retour sur les lieux de l’enfance s’arrête à la porte de la maison adoptive, en quelque sorte. Le réalisateur exhume ses souvenirs lointains mais ne se vautre pas non plus dans un étalage complaisant et nombriliste. Il tente même, par moments, de créer une distanciation supplémentaire à travers la mise en scène de poupées mannequins immobiles et muettes, reproduisant des scènes quotidiennes de l’enfance. Mais ces incursions dans un autre mode de représentation ne fonctionnent pas, car elles sont dispersées dans le récit sans vraiment y trouver leur place. Ces séquences ont pourtant été conçues par l’excellente artiste marionnettiste Gisèle Vienne, mais ses poupées ne parviennent pas ici à distiller l’ambiguïté troublante qu’elles apportent à ses spectacles. Au final, on ne comprend pas ce qu’entend être ce film, au-delà d’une catharsis personnelle.
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