Soul Power (2008) Jeffrey Levy-Hinte

Soul power

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France10 juin 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
>> Rechercher "Soul Power" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurJeffrey Levy-Hinte
ProducteurJeffrey Levy-Hinte
ProducteurDavid Sonenberg
ProducteurLeon Gast
Directeur de productionBarrie Singer
Distributeur d'origine Océan Films (Paris)
Directeur de la photographiePaul Goldsmith
Directeur de la photographieKevin Keating
Directeur de la photographieAlbert Maysles
Directeur de la photographieRoderick Young
Ingénieur du sonTom Efinger
Créateur du génériqueAndy Goldman

générique artistique

James Brown
Don King
Mohammed Ali
The Spinners
B.B. King
Celia Cruz and the Fania Allstars
George Plimpton
Stokely Carmichael
Miriam Makéba
Sister Sledge
The Crusaders

Bibliographie

Synopsis

En 1974, s’est déroulé à Kinshasa, au Zaïre, un combat de boxe, opposant Mohamed Ali à George Foreman. Le documentaire de Leon Gast, When We Were Kings (1997), a formidablement rendu compte des enjeux, tant sportifs que politiques et financiers, de ce combat de légende. En préambule à l’affrontement des deux titans, un impressionnant festival de soul music, dont l’affiche a réuni pendant trois jours la crème de la scène rythm & blues américaine et un certain nombre d’artistes africains, avait été organisé et intégralement filmé. Jusqu’à présent pourtant, la partie musicale de l’événement n’avait jamais fait l’objet d’un véritable montage. Oubliées pendant de longues années, les images refont aujourd’hui surface pour prendre la forme de ce documentaire musical signé Jeffrey Levy-Hinte et produit par Gast. Mais il ne faut pas s’y tromper, Soul Power est également le récit d’un combat, avec vainqueurs et perdants. Celui-ci oppose, bien plus qu’il ne rapproche, quelques stars noires brillant au firmament de la musique populaire américaine et nombre de musiciens africains, dont les oeuvres restent absolument exceptionnelles. Force est de constater, néanmoins, que le traitement des uns et des autres n’est pas le même : quand les chansons de James Brown ou de B.B. King se voient montées dans leur intégralité, ces indémodables princes de la musique africaine que sont Franco ou Seigneur Rochereau Tabu Ley n’ont droit qu’à de pauvres extraits indûment tronqués... Ainsi, Soul Power devient-il, à son corps défendant, le symptôme de la puissance impérialiste américaine et de sa domination. Dans le même esprit, si les stars américaines font l’objet d’entretiens et s’expriment volontiers sur les attendus de ce concert, il n’en va pas de même des musiciens africains auxquels la parole n’est pas donnée. Et pourtant, que font ces musiciens noirs américains, sinon répéter à discrétion que ce concert exceptionnel représente une possibilité de retrouver leurs racines, de comprendre d’où ils viennent ? Ces retrouvailles identitaires pourraient s’avérer tout à fait poignantes si, pour tourner en boucle, elles ne sonnaient pas comme l’aspect marketing de l’opération : on imagine comment l’inénarrable Don King, organisateur de l’événement, a pu convaincre les musiciens avec cet argumentaire... Dans ce registre, on notera que Mohamed Ali reste le plus pertinent, le plus crédible. La star, c’est lui, à n’en pas douter, tant il crève littéralement l’écran. Ensuite, reste une question : comment filmer la musique ? Scorsese a su le faire un peu (The Last Waltz), Bob Dylan beaucoup (Renaldo & Clara). Et on peut sans doute en déduire une méthode. En premier lieu : faire simple. Se calmer sur les plans de coupe, bannir plongées et contre-plongées, se priver des gros plans sacralisés sur les mains de l’instrumentiste. Et remiser les ciseaux. Poser la caméra et regarder ce qui se passe. Enregistrer, rien d’autre. Hélas, Levy-Hinte n’a pas eu cette modestie et cette justesse de regard.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
Logo

Exploitation