L'Epine dans le coeur (2008) Michel Gondry

Pays de productionFrance
Sortie en France21 avril 2010
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée86 mn
DistributeurMars Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurMichel Gondry
Société de production Partizan Films (Paris)
Distributeur d'origine Mars Distribution
Directeur de la photographieJean-Louis Bompoint
MonteurMarie-Charlotte Moreau

générique artistique

Suzette Gondry(dans son propre rôle)
Jean-Yves Gondry(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

De 1952 à 1986, Suzette a été institutrice dans les Cévennes. Son neveu, le cinéaste Michel Gondry, la filme aujourd’hui sur les traces de son passé, parcourant la région d’une école à l’autre, suivant l’évocation de ses anciennes mutations. Ensemble, ils visitent des villages chargés de souvenirs, retrouvent d’anciens élèves, évoquent l’arrivée des harkis à qui Suzette a un temps enseigné... Ce faisant, L’Épine dans le coeur porte un regard plein de tendresse sur Suzette Gondry, qu’il présente dans toute sa complexité, à la fois maîtresse d’école courageuse et "avant-gardiste" (selon un des témoins), vieille dame fantasque, veuve esseulée ou surtout mère pleine de sévère maladresse. Car, dans l’ombre de ce portrait, se dessine celui de Jean-Yves, son fils, la cinquantaine. Il est homosexuel et n’a jamais pu en parler à son père aujourd’hui décédé. Les rapports qu’il entretient maintenant avec sa mère sont complices, certes, mais emplis de douleurs et de non-dits. "Jean-Yves, c’est une épine dans mon coeur", avoue Suzette au détour du film. En retenant ses larmes, elle livre d’un coup la clé de cette relation qui traverse cette oeuvre atypique d’une manière pudique et poignante. À première vue, ce documentaire cévennol en forme de portrait de famille ne cadre pas tout à fait avec ce que l’on attendait de Michel Gondry, cinéaste dont la filmographie est guidée par le sens de la bricole, le goût des trouvailles visuelles et le plaisir de l’évasion (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, La Science des rêves). Mais, à y regarder de plus près, chacun de ses films pointe directement vers ce documentaire. L’Épine dans le coeur constitue en effet un passionnant et émouvant retour aux sources pour ce réalisateur qui a toujours su prouver qu’il avait gardé, intacte et vive, sa part d’enfance. C’est avec sa tante, qui transformait sa salle de classe en salle de cinéma, qu’il a découvert ses premiers films. C’est avec son cousin Jean-Yves, amateur de Super-8 (il réutilise d’ailleurs certains de ses films) et passionné de maquettes, qu’il a dû faire ses premières armes de "bidouilleur". Aussi le documentaire prend-il parfois des airs évidents de "film de Gondry", rythmant les différents chapitres par le passage d’un train électrique ou des séquences en animation. Mais au fond ce n’est pas tant là que le réalisateur se révèle et se livre. Ce serait plutôt dans sa manière de laisser le collectif affleurer aux détours des scènes. L’équipe du film est ainsi présente à l’image, au même titre que sa famille, qui participe elle-même au film. Le cinéma comme partage, comme réappropriation familiale et collective d’un même héritage ? Après Soyez sympas, rembobinez et juste avant son exposition L’Usine de films amateurs, difficile de ne pas voir là la clé de voûte de son cinéma.
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