Surfwise (2007) Doug Pray

Surfwise

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France08 juillet 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
>> Rechercher "Surfwise" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurDoug Pray
ScénaristeDoug Pray
Distributeur d'origine Eurozoom

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Dorian Paskowitz dit Doc, 84 ans, récite une prière juive, pédale sur son vélo d’appartement puis va surfer sur les vagues de Waïkiki, malgré une sévère arthrose. Personnage hors du commun, Dorian est une légende du surf. Riche médecin diplômé de Stanford, déjà surfer dans la Californie des années cinquante, il traverse une crise existentielle après l’échec de ses deux premiers mariages et change radicalement de vie. Rejetant confort et fortune, il part pour Israël, où il introduit le surf en 1956. De retour en Californie, il épouse Juliette, d’origine mexicaine, avec laquelle il a neuf enfants, huit garçons et une fille. Durant des années, le clan Paskowitz sillonne les plages du Mexique et des États-Unis avec un camping-car pour unique demeure. Leurs seules richesses sont leurs planches de surf. Élevant leurs enfants selon des principes extrêmes de vie saine et naturelle, à l’instar d’une nichée animale, Doc et Juliette ne les scolarisent pas, mais leur inculquent des valeurs essentielles, au prix d’une discipline et d’une forme de dénuement qu’ils estiment supérieures. Mais la médaille ensoleillée aux airs de vacances perpétuelles a un revers bien sombre. Devenus adultes, les enfants doivent s’arracher du nid avec détermination. Les problèmes financiers du fameux club de surf de San Onofre fondé par la famille se soldent par l’éclatement du clan. C’est cette face cachée que dévoile ce documentaire de Doug Pray (Scratch en 2001). Sous le discours séduisant et précurseur de Dorian, écolo avant l’heure, épris de liberté, de sexe et d’océan, méprisant l’argent, viscéralement attaché à sa famille, émerge une sorte de tyran domestique au charisme indéniable mais étouffant et parfois violent. Chef de meute plutôt que pater familias. Composé d’images d’archives (la saga originale des Paskowitz attirait les médias), de films et photos de famille et surtout d’entretiens avec chacun des membres de la tribu, le documentaire révèle à la fois la personnalité hors normes, tour à tour fascinante et monstrueuse de son fondateur, mais aussi les souffrances, les révoltes et les manques de ses neuf rejetons, marqués à jamais par leur père. Certains s’en sont sortis sans trop de casse, d’autres avec d’immenses difficultés. Quelques-uns ont des mots d’une grande dureté pour leur père. Ils ont trouvé leur voie dans la chanson, le design, le spectacle, la restauration, la production de films (Jonathan, le numéro 2, a coproduit Surfwise). Tous ont dû à un moment ou l’autre "tuer le père" mais tous surfent régulièrement. Même Juliette, la compagne aimante et fidèle qui sacrifia une carrière lyrique au projet de son homme, émet quelques réserves. Le film se clôt sur les retrouvailles à Waïkiki, où le clan, enfin ressoudé après la rupture des années 1990, entoure Dorian, que la vieillesse a un peu adouci, et Juliette, force et tendresse incarnées. Au-delà du contexte sportif, l’intérêt de ce portrait familial réside dans le constat des dégâts engendrés par une idéologie appliquée sans nuance, fût-ce au nom de la liberté.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
Logo

Exploitation