Synopsis
Le propos des frères Mantello est simple (peut-être un peu trop) : suivre le périple d’une tortue qui retourne sur sa plage natale pour y déposer ses oeufs. Son parcours sous les mers prend l’allure d’une véritable odyssée, qui va permettre aux auteurs de décrire la vie des espèces menacées d’extinction tout en sensibilisant le public à la protection des océans. Les images, tournées en Numérique 3D et en 3D-Relief, restituent plutôt bien l’illusion d’une plongée sous-marine. Nous avons le privilège de nous approcher avec émerveillement au plus près d’un rorqual, d’une baleine ou d’une raie-aigle... Les frères Mantello, plongeurs invétérés, n’en sont pas à leur coup d’essai en matière de films spectaculaires et d’images 3D. Ce long métrage s’inscrit dans la lignée d’une trilogie qu’ils avaient conçue pour les salles IMAX, qui était consacrée aux espèces menacées du monde sous-marin, et qui explorait d’abord la vie des coraux, puis celle des requins et enfin celle des dauphins et baleines, rencontrant un succès international. Depuis le début des années 2000, les deux frères ont décidé de mettre leur savoir-faire au service de la protection des océans. Le tournage de Voyage sous les mers 3D a duré 7 ans. Le projet a été soutenu par Jean-Michel Cousteau - le fils du Commandant - et parrainé par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). L’entreprise est donc éminemment respectable, mais le but recherché est-il atteint ? L’épopée de la tortue, à qui Marion Cotillard prête sa voix, constitue une idée de scénario assez amusante : elle nous guide, nous transmet les informations censées nous faire comprendre la vie sous-marine. La comédienne s’en donne à coeur joie, tantôt espiègle, puis sérieuse, pour faire passer le message. Mais, l’omniprésence de cette voix off finit par empêcher de se laisser porter totalement par les instants de beauté fulgurante qu’offrent certaines séquences, comme celles d’un dragon de mer feuillu voguant en apesanteur...). De plus, le parti pris de docu-fiction, s’il crée quelques moments amusants, ne contribue pas vraiment à une information conséquente sur la biologie marine. On pourra regretter enfin la difficulté que l’on éprouve à se figurer le rapport d’échelle (permettant d’appréhender l’infiniment petit et le démesurément grand), les réalisateurs ayant préféré éviter de rendre l’humain visible, pour donner aux spectateurs l’impression de vivre leur propre aventure, pionnière et unique. On reste donc sur une impression de vague ennui devant ce film qui n’exploite à fond aucune des voies qu’il s’est choisies : l’humour tombe un peu à plat, on n’apprend rien de vraiment nouveau, la technique tridimensionnelle n’est pas assez mise en valeur. On appréciera juste le fait que le ton adopté, au contraire de Home ne verse pas dans un alarmisme qui décourage plus qu’il ne motive à lutter pour la défense de la planète.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
Réalisateur