L'Important, c'est de rester vivant (2008) Roshane Saidnattar

Pays de productionFrance
Sortie en France26 août 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurRoshane Saidnattar
Assistant réalisateurHubert Barbin
Société de production Backup Films (Paris)
Société de production Morgane Production
ProducteurPatrick Dumont
Distributeur d'origine Morgane Production
Directeur de la photographiePatrick Ghiringhelli
Ingénieur du sonPhilippe Welsh
Compositeur de la musique originaleStéphane Kara
MonteurGwenola Heaulme

générique artistique

Roshane Saidnattar(dans son propre rôle)
Kieu Samphân(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Été 2004. Une route mène à une ferme de la campagne cambodgienne, non loin de la frontière thaïlandaise, vers laquelle se dirige un homme. La caméra se rapproche, le suit, puis le filme dans sa maison, parlant avec sa petite fille, dissertant sur le temps et la récolte de maïs. Celui qui joue ainsi les vieux paysans n’est autre que Khieu Samphân, président du Cambodge de 1976 à 1979. Responsable au plus haut niveau des trois millions de morts et des millions de déportés, torturés, anéantis par le régime des Khmers rouges dont il était l’un des plus hauts dirigeants et théoriciens. Celui qui fut enfin arrêté en 2007 et prit alors comme avocat le zélé défenseur des pires bourreaux, Jacques Vergès, paradait encore au journal de TF1 en août 1989, à la tribune de l’O.N.U. en 1991... Celle qui eut le formidable courage de le filmer, de le questionner, durant les longs jours où elle fut autorisée à résider sous son toit, fut l’une des victimes de la terreur que lui et ses pairs firent régner. Confrontation hallucinante, d’une très grande force. Construit comme un puzzle, L’Important, c’est de rester vivant (la phrase que sa grand-mère répétait à R. Saidnattar) n’est pas un documentaire comme les autres : se situant volontairement sur un autre terrain que l’inégalable S21 de Rithy Panh, partant du drame personnel de la réalisatrice, étant pour elle un élément indispensable pour sa reconstruction, confrontant passé et présent, mettant en perspective les mensonges tranquilles du bourreau... Samphân raconte d’abord son enfance, ses études parisiennes, évoque sa thèse d’économie, sans rappeler qu’elle contenait déjà les "idées" que les Khmers rouges allaient mettre en application un quart de siècle plus tard : la haine de la ville, le transfert massif des urbains vers les campagnes... Des images d’actualités anciennes apparaissent : Nixon justifiant les bombardements sur le Cambodge, Samphân rendant visite à Mao en 1974... La douce voix off de R. Saidnattar évoque le martyre subi par les siens, par sa mère et par elle, alors enfant. Des images en Noir & Blanc, terribles, reconstituent ce qu’il fut. Un Noir & Blanc nécessaire : R. Saidnattar rappelle que le régime était allé jusqu’à interdire le port de vêtements de couleur. Comme étaient interdits les médicaments, les écoles, les relations sentimentales. D’autres images, contemporaines, montrent la réalisatrice avec sa mère et sa fille : "Nous, trois femmes, nous ne constituons qu’une seule vie ; un passé qui est détruit, un présent qui résiste et le futur, l’enfant de l’espoir". Peu à peu, les questions se font plus précises, l’insupportable sourire de Samphân se fige, son regard devient dur et hautain : "quant au massacre de la population, je n’en savais rien", répète-t-il, prétendant, lui qui fut président, fondateur de l’Angkar (la terrible organisation suprême des Khmers rouges), qu’il n’avait pas de pouvoir réel. Les hurlements des torturés nous hantent quand on l’entend benoîtement déclarer qu’il "ne comprend pas pourquoi on veut le déférer devant un tribunal".
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