La Vida loca (2008) Christian Poveda

La Vida loca

Pays de productionEspagne ; Mexique ; France
Sortie en France30 septembre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurChristian Poveda
Société de production La Femme Endormie (Paris)
Société de production El Caiman Films (México)
Société de production Aquelarre Servicios Cinematográficos (Madrid)
ProducteurCarole Solive
Distributeur d'origine Ciné Classic (Paris)
Directeur de la photographieChristian Poveda
Ingénieur du sonSylvianne Bouget
Compositeur de la musique originaleSebastian Rocca
MonteurMercedes Alted

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Une cérémonie mortuaire, tragique et spectaculaire. Autour du cadavre d’un très jeune homme, une veuve éplorée et une abondante tribu de copains meurtris et vengeurs. D’entrée, Christian Poveda nous plonge dans "la vie folle" de cette jeunesse urbaine salvadorienne. Ils ont entre 16 et 30 ans et n’ont qu’une seule famille : celle de leur gang, leur "mara", la 18. Parmi eux, quelques-uns tentent une expérience de réinsertion autour d’un projet de boulangerie communautaire. Le projet tombe vite à l’eau : le travailleur social est lui-même arrêté pour crime ! Une jeune femme (mère de famille) tente de se refaire un visage, défiguré par un oeil crevé. Elle est fière de pouvoir remettre la balle incrustée depuis des années dans son globe oculaire à sa mère... Un très jeune couple d’amoureux, emprisonnés à tour de rôle, tente d’élever un nouveau-né. Ici, pas d’explications sociologiques, ni d’interviews psychologisantes : seulement la vie quotidienne, filmée dans une totale promiscuité qui ne cesse d’intriguer... Comment Poveda a-t-il pu capter de telles scènes (de communion, de beuveries, de détresse...) sans que sa caméra, au coeur de l’action, ne dérange les protagonistes ? On pourrait presque croire à la mise en scène d’une fiction ! Mais la vérité est ailleurs : après une série de portraits photographiques de détenus de la mara, le cinéaste a choisi de partager le quotidien de la bande, durant plus d’un an et demi, au point de créer un climat de totale confiance à son égard. Jamais il ne dévie de sa ligne : ne pas expliquer, ne pas même chercher à "rendre compte", juste amener le spectateur à vivre, pendant un moment, le quotidien de ces adolescents perdus. Poveda ne filme aucun délit des protagonistes, seulement leur quotidien, ponctué par les images des cadavres de leurs comparses retrouvés dans la rue (plus d’une dizaine le temps du film). À mesure que Poveda semble édifier des "héros", ils sont abattus, emprisonnés, séparés de leurs enfants... Et le témoignage devient alors incroyablement limpide. Comment une jeunesse sans aucun espoir concret, parce que sans anciens (morts ou démissionnaires), sans aucune réflexion ni combat sociopolitiques, et se heurtant à l’incompréhension et à la répression, pourrait-elle s’épanouir autrement que par la violence ? Cette dernière semble être sans fondement réel et s’apparenter à un automatisme identitaire. Ici, la seule source de fierté est l’appartenance au gang, au point qu’on l’affiche sur son corps même, à l’aide de tatouages envahissants (même les femmes ont le visage entièrement couvert de signes distinctifs)... Alors qu’un garçon d’une douzaine d’années est tabassé par cinq ados à peine plus vieux que lui (il vient de réussir l’épreuve initiatique et d’entrer dans la confrérie), le jeune couple part, ensemble cette fois, en prison, laissant leur enfant à des bras étrangers. La jeune femme a enfin subi une opération qui redonne un équilibre à son visage. On retrouvera son cadavre quelques jours plus tard...
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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