Rachel (2008) Simone Bitton

Pays de productionFrance
Sortie en France21 octobre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
DistributeurFilms du Paradoxe (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurSimone Bitton
ScénaristeSimone Bitton
Société de production Ciné-Sud Promotion (Paris)
Coproduction Arte France Cinéma
Coproduction Novak Production (Bruxelles)
Coproduction RTBF - Radio Télévision Belge Francophone
Producteur déléguéThierry Lenouvel
Distributeur d'origine Les Films du Paradoxe
Directeur de la photographieJacques Bouquin
Ingénieur du sonCosmas Antoniadis
MixeurJean-Guy Véran
MonteurCatherine Poitevin
MonteurJean-Michel Perez

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le 16 mars 2003, une jeune Américaine de 23 ans, Rachel Corrie, est écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne au sud de la bande de Gaza. Membre d’une organisation pacifiste, le International Solidarity Movement, elle tentait de s’opposer à la destruction de biens palestiniens - maisons, puits, oliveraies... - et plus largement à l’extension des colonies. Ses armes ? Un gilet de sécurité fluorescent, une certaine idée de la justice façonnée par ses lectures, une conscience politique née sur les bancs de l’université d’Olympia (Washington), un corps de jeune femme à peine sorti de l’adolescence, deux bras, enfin, qu’elle oppose à la progression des Caterpillars... Avec Rachel, Simone Bitton reprend l’enquête, s’efforce de comprendre ce qui s’est passé, qui sont les responsables. Elle interroge les parents de Rachel, ses profs, ses amis, ses compagnons de lutte, le propriétaire de la maison dont elle essayait d’empêcher la destruction, les soldats, les officiers, le médecin légiste, en quête d’une vérité qui, bien entendu, se dérobe. Afin de ne rien laisser dans l’ombre, la réalisatrice arpente les lieux, mesure les angles de vision, évalue les dénivelés du terrain, passe au crible les images enregistrées par la caméra de surveillance du bulldozer et opportunément retrouvées par la hiérarchie militaire. Ces avancées et reculs, ces tâtonnements, s’équilibrent en un montage classique et solide, avec un savoir-faire avéré, conforme à celui que Mur, son précédent film, mettait déjà en oeuvre. Toutefois, on peut regretter que Bitton se soit trop accrochée à l’idée de faire "cracher le morceau" aux responsables militaires, de leur faire reconnaître leur culpabilité. Car cette exigence, née d’une conviction manifeste, fait parfois craindre que Rachel ne soit qu’un prétexte. Or, on aurait envie de passer plus de temps avec elle. De comprendre quelle force intérieure peut pousser une jeune Américaine à se retrouver dans ce no man’s land de malheurs répétés, de grisaille et de boue, à lutter contre des formes temporaires de l’inéluctable tout en ne perdant pas de vue que c’est parce que des jeunes gens comme elle ont choisi de lutter que ces formes restent temporaires. D’une certaine façon, ils prolongent un esprit de résistance. Et des résistants, Jean Paulhan écrivait : "Et je sais qu’il y en a qui disent" : "Les résistants sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). À ceux-là il faut répondre : C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles". Peut-être est-ce de cela précisément que ce film aurait pu se faire davantage le juste témoin.
© LES FICHES DU CINEMA 2009
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