Pluie du diable (2008) Philippe Cosson

Pays de productionFrance
Sortie en France18 novembre 2009
Durée86 mn
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Générique technique

RéalisateurPhilippe Cosson
Société de production Zagarianka Productions (Paris)
Société de production Artémis Productions (Bruxelles)
ProducteurPhilippe Cosson
ProducteurPatrick Quinet
Producteur exécutifLaurent Truchot
Producteur exécutifHenri Leu
Distributeur d'origine Bac Films
Directeur de la photographiePhilippe Cosson
Directeur de la photographieLaurent Truchot
Ingénieur du sonMichel Kharat
MixeurAline Gavroy
Compositeur de la musique originaleJohn-Edwin Graf
MonteurAnny Danché
RégisseurViengkham Saenbouttalath
RégisseurKhamla Thidavanh
Coordinateur des effets sonoresMichel Kharat

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Tout commence au Laos, avec la mort tragique d’un enfant tué par une bombe. Il jouait en compagnie de ses copains avec ce qui ressemblait à une balle de tennis en acier qui, soudain, a explosé. C’est la loi des "Bombes à sous munitions" (B.A.S.M.), vestiges destructeurs d’une guerre qu’ils n’ont pas connue. Le film, produit avec le soutien d’Handicap International, est donc une enquête qui, à partir d’un cas particulier, va élargir son propos en s’efforçant de déterminer qui est responsable de ces morts qui surviennent longtemps après la signature d’un traité de paix. La famille de l’enfant témoigne, photos à l’appui. Ils sont pauvres et, même si la terre est riche, le paradoxe est qu’ils ne peuvent la cultiver à cause des bombes enfouies. Leur seule issue est de les ramasser pour les revendre au prix du métal : tous les habitants le font pour survivre. Le métal, transformé en barres, se retrouve ainsi dans les murs des maisons. Les accidents sont fréquents, on croise des rescapés mutilés partout dans les villages. Au moment où elle s’ouvre dans le ciel, une bombe à sous munitions libère environ 650 "bombies" pré-armées dès leur contact avec l’air. Or, 40% d’entre elles n’explosent pas à l’impact, et deviennent ainsi des mines anti-personnel, pouvant rester actives pendant cent ans. Dans les années 1990, lors de la première guerre du Golfe, les Irakiens les ont nommées de manière très imagée et pertinente "pluie du diable". Le film, très documenté, mêlant images d’archives de bombardiers B52 larguant leur cargaison meurtrière au Vietnam, rencontres avec les parents du petit Laotien et les habitants de son village et interviews édifiantes, démontre avec force que plus de 90% des victimes sont des civils et que la responsabilité des États-Unis est largement engagée. Ce pays a, par ailleurs, refusé de signer en 2008 le traité d’Oslo pour l’interdiction des bombes à fragmentation. Dans une recherche d’exhaustivité, le réalisateur est donc allé rencontrer des victimes, des humanitaires, des juristes, des historiens et aussi des vétérans américains impliqués dans ces bombardements, des responsables de l’industrie de l’armement (qui d’ailleurs font preuve d’un cynisme révoltant...). Tout au long du film, le réalisateur s’emploie à bien marteler les chiffres, afin de provoquer une prise de conscience et de rendre hommage aux victimes dont l’une d’entre elles disait : "Nous souffrons d’une ignorance et d’un silence de l’opinion publique". C’est efficace, mais, d’un point de vue cinématographique, on pourra regretter le recours systématique à l’entretien filmé frontalement, répétitif et très télévisuel, caractéristique des documentaires à l’anglo-saxonne. Il n’en reste pas moins que, réquisitoire sans concession et indispensable, ce documentaire choc, rigoureux, a le mérite de mettre sur le devant de la scène un sujet dont on parle trop peu, peut-être parce qu’il ne touche que les pays pauvres et mettrait en accusation l’immoralité de la confrérie des industriels de l’armement ?
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