Food, Inc. (2008) Robert Kenner

Food, Inc.

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France02 décembre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn
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Générique technique

RéalisateurRobert Kenner
Société de production River Road Entertainment (Los Angeles)
Société de production Participant Media (Beverly Hills)
CoproducteurEric Schlosser
CoproducteurElise Pearlstein
Distributeur d'origine CTV International (Paris)

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Dans Food, Inc., le réalisateur Robert Kenner, assisté de Eric Schlosser (auteur puis scénariste de Fast Food Nation) et de Michael Pollan (journaliste et auteur du best-seller The Omnivore’s Dilemma), s’attaque aux trusts agroalimentaires des États-Unis. Le film s’inscrit dans la lignée de l’autrichien We Feed the World (2005) et des "frenchies" Le Monde selon Monsanto (diffusé sur Arte en 2008) et Herbe [v.p. 251]. Ce documentaire s’appuie sur un montage rythmé faisant alterner images d’archives, illustrations et témoignages, en privilégiant l’efficacité afin de frapper le spectateur-consommateur. Semblable en cela aux films de Michael Moore, Food, Inc. s’appuie sur les fantasmes du rêve américain pour mieux les condamner ensuite. Ici, le mythe est incarné par les frères McDonald, fondateurs des fameux fast-foods, dont le succès - 25 millions de hamburgers produits chaque jour - a fortement contribué au développement de complexes d’élevage intensif, d’agriculture intensive et de gigantesques abattoirs, où défilent quotidiennement des dizaines de milliers de têtes. Or, toutes ces pratiques impliquent des risques sanitaires. Ainsi, à force de manger des hormones de croissance, du maïs transgénique traité au Round Up et de patauger dans leurs excréments, les vaches ont développé une bactérie mortelle : l’E-coli. Le combat de Barbara Kowalcyk, la mère de Kevin, un enfant décédé parce qu’il avait mangé un hamburger, sert de fil rouge (un brin racoleur) à ce film qui tente de remonter aux racines du mal. L’employé d’un abattoir qui produit 95% de la viande hachée américaine (pour que le hamburger ait le même goût à Manhattan et en Californie) se vante d’appliquer des normes d’hygiène scrupuleuses : la viande subit désormais plusieurs bains de chlore avant d’être commercialisée. De quoi rassurer le consommateur ! Logiquement, les multinationales concernées - par exemple Monsanto, entreprise chimique reconvertie dans l’agroalimentaire, ou encore ADM, l’entreprise montrée du doigt dans le récent The Informant ! [v.p. 274] - refusent de participer à l’enquête du réalisateur, qui se tourne alors vers leurs employés, les fermiers, ceux qui contestent le système actuel. Lorsqu’il dénonce l’organisation cauchemardesque de la production agroalimentaire, depuis les transformations du maïs dans l’alimentation jusqu’au système de production des poulets élevés en batterie, dopés aux hormones, le documentaire choque et interpelle. En revanche, il est moins convaincant lorsqu’il cherche à mettre en avant d’autres modèles, à commencer, forcément, par l’agriculture biologique. Le film brandit comme exemple Joel Salatin, gourou de "l’agriculture durable" qui, avec son chapeau de cow-boy et sa chemise canadienne, apparaît comme un modèle frisant le cliché. On regrette alors que le film n’envisage aucun moyen terme entre le système des multinationales et le tout-biologique.
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