Téhéran sans autorisation (2008) Sepideh Farsi

Pays de productionFrance ; Iran
Sortie en France02 décembre 2009
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn
DistributeurSolaris Distribution (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurSepideh Farsi
Société de production Rêves d'Eau Productions (Asnières)
ProducteurJavad Djavahery
Distributeur d'origine Solaris Distribution (Paris)
Directeur de la photographieSepideh Farsi
Interprète des chansons originales Hichkas
Interprète des chansons originales Cyrus Mafia
MonteurSepideh Farsi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il y a déjà une sacrée lurette que R. Boussinot avait prévenu : le cinéma allait devenir une affaire individuelle, dans sa consommation d’abord, puis dans sa réalisation même. Lui, ça n’avait pas l’air de le gêner. Encore fallait-il que le cinéma restât un art, ajoutait-il en substance, conscient du piège. Les historiens, eux, savent, depuis une lurette au moins aussi ancienne, que des films dits de fiction en disent souvent autant sinon plus sur nos histoires ou nos sociétés que beaucoup de "documentaires". Pourquoi ce long préambule ? Voici... S. Farsi avait déjà commis naguère un pensum laborieux, Le Voyage de Maryam (2003), à mi-chemin entre essai et documentaire : allant retrouver son père à Téhéran, l’héroïne, qu’elle incarnait et qu’on ne voyait jamais, interrogeait les passants, les filmait avec sa petite caméra. Six ans plus tard, elle récidive... en pire. Le peu qui restait de cinéma, "d’art" donc, dans Le Voyage... a complètement disparu ici. Pas de scénario et encore moins de vrai montage : des séquences mises bout à bout sans véritable point de vue, puzzle d’autant plus aléatoire que les morceaux ne s’imbriquent pas vraiment. On erre donc dans le Téhéran de 2008, en pleine campagne législative, dont on voit parfois quelques éléments. Se succèdent entre autres, la fête du feu, une prière à la mosquée, un repas votif, une interminable histoire contée par un vieux chauffeur de taxi, des gamins déscolarisés qui tiennent une échoppe, une parfumerie, des restaurants, un disquaire, un hercule de foire, une conductrice de taxi... Fais ton tri, courageux spectateur ! Tu trouveras bien çà et là quelques secondes qui signifient quelque chose : dans les boutades de la conductrice, certainement. Dans la longue plainte d’un jeune révolté contre l’insupportable pesanteur du régime islamique iranien, aussi. Mais il y a tellement plus de richesses, tellement plus de choses profondes dites et révélées sur l’Iran actuel, sur l’irrésistible pulsion de liberté que le régime contient de plus en plus difficilement (et que Farsi prétend nous faire sentir), dans des films "de fiction" comme Le Cercle (2002) et Sang et or (2005) de J. Panahi, ou L’Examen de N. Refaie (2005). Quant à la petite caméra, elle a été remplacée par un téléphone portable. Une seule prise pour chaque séquence, cadrée à la "va-comme-je-te-pousse", son souvent peu audible, image tremblante, coupures fréquentes (et conservées) de l’un et de l’autre... C’est le genre de truc qu’on peut se projeter entre amis... Mais en salles ?! Moyennant plusieurs euros ?! Un tel procédé se serait justifié si le téléphone de S. Farsi avait été immergé dans les émeutes qui ont suivi le coup d’État violant le vote des Iraniens en juin 2009. Mais non ! Elle a tourné en 2008. Son film devait se clore (pourquoi ?) par l’extrait d’une représentation de La Visite de la vieille dame de Dürrenmatt au théâtre de Téhéran. Elle s’est crue obligée d’y ajouter quelques photos des susdites émeutes. Pathétique pirouette...
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