Les Travailleu(r)ses du sexe (2009) Jean-Michel Carré

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France03 février 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Michel Carré
Assistant réalisateurArielle Hanoun
ScénaristeJean-Michel Carré
Société de production Les Films du Grain de Sable (Paris)
Société de production Simple Productions (Bruxelles)
Société de production RTBF - Radio Télévision Belge Francophone
Société de production RTS - Radio Télévision Suisse (Genève ; Lausanne)
Directeur de productionSallah-Edine Ben Jamaa
Distributeur d'origine Les Films du Grain de Sable (Paris)
Directeur de la photographieJean-Michel Carré
MixeurHenri Michiels
Compositeur de la musique originaleBenoit Jarlan
MonteurNathalie Delvoye

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Commandé par la télévision et également diffusé sur France 2, Les Travailleu(r)ses du sexe, réalisé par Jean-Michel Carré (Charbons ardents, J’ai (très) mal au travail), s’attaque au plus vieux métier du monde, comme l’explique son titre avec une clarté certaine. D’une forme plutôt classique, le film enchaîne les interviews, filmées en plan américain, desdits travailleurs. Ces derniers expliquent leurs conditions de vie, les choix qui les ont menés ici, les particularités de leur profession et de leur clientèle, la place qu’ils pensent occuper dans la société. Si le cinéaste tente de maintenir une certaine ligne narrative, à travers l’évocation des récentes lois antiprostitution ou celle des nouvelles formes de l’érotisme, les portraits des travailleurs/ses restent - comme l’annonce encore une fois le titre - la matière principale du film : son essence et son centre de gravité. Le panel constitué par les personnalités interrogées couvre à peu près toutes les formes que peut prendre ce que l’on nomme le travail érotique : de l’actrice porno à la prostituée sadomado, en passant par le prostitué transsexuel. Chacun évoque sa vie en défendant un point de vue généralement solide et construit sur la valeur de son métier et la place vitale qu’il occupe dans la société. Ils se présentent clairement comme une soupape, indispensable à la cohésion de la communauté. Ce point de vue se fait plus fort encore quand il est appliqué à des prostituées acceptant de coucher avec des handicapés, qui, sans elles, passeraient probablement à côté de toute vie sexuelle. Cet aspect du film devient rapidement dominant, et finit par dessiner un fond politique clair et cohérent avec ce que Carré ne cesse de dénoncer : l’hypocrisie (ici sexuelle) d’une société qui rejette certains de ses membres à la marge, tout en ayant impérieusement besoin d’eux pour fonctionner. Le film énonce tout à fait clairement ce propos, mais sa construction, fortement prévisible, l’empêche d’être le grand documentaire sur la sexualité qu’il aspire à être. En effet, Les Travailleu(r)ses du sexe emploie une réalisation tout à fait typique des documentaires télévisuels, mettant la parole en avant sans jamais se poser la question du regard qu’il convient de porter (ou pas) sur les corps et les visages. Ainsi privé de tout enjeu cinématographique, ce documentaire, pour intéressant qu’il soit, ne paraît pas tout à fait à sa place au cinéma. Il est cependant traversé de beaux moments, qu’il doit aux personnalités filmées et à quelques instants de vérité qui surgissent inopinément, comme quand une prostituée évoque avec tendresse quelques-uns de ses clients ou quand un homme évoque les humiliations qu’il a subies de la part de certains puissants de ce monde. Mais tout cela n’est pas si nouveau, et Les Travailleu(r)ses du sexe demeure, au bout du compte, une oeuvre un peu trop sage.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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