C'est parti (2009) Camille de Casabianca

Pays de productionFrance
Sortie en France10 février 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée92 mn
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Générique technique

RéalisateurCamille de Casabianca
ScénaristeCamille de Casabianca
Société de production Archipel 33
Distributeur d'origine Ciné Classic (Paris)
CadreurCamille de Casabianca

générique artistique

Olivier Besancenot(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Camille de Casabianca a de nombreuses cordes à son arc. Actrice, scénariste, réalisatrice et même romancière à ses heures, elle s’intéresse, avec ce second documentaire, à un parti français d’extrême gauche. Le sujet ne lui est pas étranger, puisqu’elle a elle-même milité dans les "comités rouges" dans sa jeunesse, mais elle se garde bien de laisser transparaître tout esprit partisan dans son film. C’est parti débute en 2008, à Montreuil, dans les locaux vétustes de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire). Tout le monde s’active pour ranger, trier et surtout jeter les vieux dossiers poussiéreux accumulés depuis quarante ans. Il faut faire place nette en vue des futurs travaux et chacun, les anciens "liguards" comme les nouveaux militants, se prête à l’exercice avec entrain et une absence assez notable de nostalgie. Les images de ce grand nettoyage par le vide et de la remise à neuf des bureaux serviront, tout au long du film, de métaphore un peu trop appuyée de la mutation politique en cours au sein du parti. Le principal intérêt de ce documentaire réside dans le fait qu’il capte tout de l’accouchement du NPA, le Nouveau Parti Anticapitaliste. De réunions en commissions en passant par une université d’été, on comprend toute la complexité du projet qui vise à faire table rase de l’héritage trotskyste et à fédérer un public plus large autour de "l’anticapitalisme". Ce projet oppose deux générations : celle des "soixante-huitards", comme se définit lui-même Alain Krivine, et celle de tout jeunes militants comme Abdel Zahiri, qui ont de l’énergie à revendre mais pas de temps à perdre avec d’interminables discussions politiciennes. Du haut de ses 36 ans, Olivier Besancenot fait figure de "régulateur", de pont entre les diverses aspirations, et Camille de Casabianca montre bien à quel point sa position est délicate. Le parti sait son charisme et compte sur lui pour rameuter les foules et surtout les médias. Besancenot, quant à lui, déplore que les journalistes ne s’intéressent qu’à lui et aimerait céder davantage de terrain à ses petits camarades. Mais le film prouve, non sans une certaine ironie, que cela relève purement et simplement de l’impossible. Voilà donc toute la force de C’est parti : montrer de l’intérieur et sans fard la mutation d’un parti politique. Cette volonté de "rendre compte" se retrouve aussi dans la forme. La réalisatrice a, en effet, choisi de s’effacer pour laisser toute sa place à la parole des protagonistes. Jamais elle n’intervient ni ne commente, et aucun texte à l’image ne vient donner d’indication sur les dates, les lieux ou l’identité des uns et des autres. Les familiers des arcanes de la LCR y trouveront certainement leur compte. Les néophytes un peu moins, qui ne tarderont pas à s’y perdre, voire à s’ennuyer au milieu de tous ces visages souvent inconnus. À l’arrivée, Camille de Casabianca livre un document certainement très précieux pour les archives du parti mais un film qui, aux yeux du spectateur lambda, manque d’âme.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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