The Shock Doctrine (2008) Michael Winterbottom, Mat Whitecross

La Stratégie du choc

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France03 mars 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
DistributeurHaut et court (source : ADRC)
>> Rechercher "The Shock Doctrine" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurMichael Winterbottom
RéalisateurMat Whitecross
Assistant réalisateurAndrew Eaton
Assistant réalisateurClem Blakemore
Auteur de l'oeuvre originaleNaomi Kleind'après le livre "La Stratégie du choc"
Société de production Renegade Films
Société de production Revolution Films (London)
ProducteurAndrew Eaton
ProducteurAlex Cooke
ProducteurAvi Lewis
CoproducteurMelissa Parmenter
Producteur exécutifAlan Hayling
Distributeur d'origine Haut et Court (Paris)
Ingénieur du sonJoakim Sundström
MixeurRichard Davey
MonteurPaul Monaghan

générique artistique

Kieran O'Brien(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

À travers cette adaptation très fidèle du livre éponyme de Naomi Klein (l’auteur de No Logo), sorti en 2007, Michael Winterbottom et Mat Whitecross (qui avaient déjà travaillé ensemble sur The Road to Guantanamo en 2006) signent une nouvelle charge contre l’impérialisme américain. Partant des recherches du docteur Donald Ewen Cameron, financées par la CIA (elles constitueront la base de leur manuel d’interrogation "KUBARK"), qui démontrent que l’on peut manipuler psychologiquement des personnes fragilisées par une série de chocs, Naomi Klein a établi un parallèle avec les théories de Milton Friedman (Prix Nobel d’économie en 1976) selon lesquelles un choc traumatique des populations était nécessaire pour faire accepter des réformes économiques radicales. Ainsi, l’application politique de la Chicago School va induire torture, marchandisation de la terreur, soumission au complexe militaro-industriel, et aboutir à la dictature larvée d’une poignée d’hommes aux griffes acérées décidant pour le corps social tout entier. Au fil des différents exemples historiques de sa démonstration : du coup d’État de Pinochet au Chili en 1973 à la guerre en Irak, en passant par l’effondrement du bloc communiste en 1989, les attentats du 11 septembre 2001, le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-Est en 2004 ou encore l’ouragan Katrina en 2005, se déploie une implacable dénonciation des pratiques antilibérales de l’ultralibéralisme, d’autant plus virulente que cette nouvelle idéologie dominante se présente comme allant de pair avec la démocratie. L’exemple le plus frappant de ce double discours est certainement la confiscation des nouveaux-nés imposée aux mères prisonnières politiques pendant la dictature militaire en Argentine, afin d’élever ces futurs "citoyens" dans des familles riches, porteuses des valeurs approuvées par le gouvernement, et de pouvoir ainsi régénérer la société en l’alimentant d’hommes nouveaux. Cet effrayant projet, présenté comme la conséquence de l’influence des "Chicago Boys" (les élèves de Friedman) au sein des milieux dirigeants, est effectivement digne des plus grands régimes totalitaires. Ainsi, le documentaire pose la question ultime : et si, finalement, le terrorisme était américain ? Le propos est donc ambitieux mais rendu très accessible par un découpage en chapitres clairs, chacun étant introduit par des extraits de conférence de Naomi Kein, puis illustré par des images d’archives commentées par une voix off. Toutefois, le message peut tout de même avoir du mal à passer car il apparaît extrêmement virulent et ne souffre aucune contradiction (Klein s’est d’ailleurs éloignée du projet, regrettant l’absence d’interviews). De fait, le film perd de sa force de persuasion en imposant le didactisme rigoureux d’un cours magistral (parfois ennuyeux). Et, plus surprenant de la part de Winterbottom, il ne s’emploie jamais à être un vrai film de cinéma, ne serait-ce que pour transmettre, dans sa forme, une force d’indignation.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
Logo

Exploitation