Etat d'élue (2009) Luc Decaster

Pays de productionFrance
Sortie en France10 mars 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn
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Générique technique

RéalisateurLuc Decaster
Coproduction 24 Images
Coproduction Télénantes
Producteur déléguéFarid Rezkallah
Distributeur d'origine Contre-Allée Distribution (Paris)
Directeur de la photographieLuc Decaster
MixeurJean-Philippe Roux
MonteurJulien Loustau

générique artistique

Françoise Verchère(dans son propre rôle)
Luc Decaster(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Luc Decaster, réalisateur de Rêve d’usine en 2003, a filmé, pendant plus d’un an, une femme formidable qui est aussi l’une de ses amies : Françoise Verchère. Au début du film, Françoise, maire de Bouguenais (où elle est réélue régulièrement depuis 1993), est en fin de mandat. Elle souhaite passer le relais, notamment parce qu’elle est aussi conseillère générale en charge de l’environnement en Loire-Atlantique, et que cela représente beaucoup de travail. Le film se partage entre trois types de séquences. D’abord, on voit l’élue dans sa maison, parmi ses objets personnels, où une photo de son mari (et ami d’enfance du réalisateur), récemment disparu, revient souvent, comme pour souligner la solitude nouvelle de cette femme qui se doit d’être sur tous les fronts. Puis les moments de travail, au bureau, triant des lettres avec sa secrétaire, téléphonant, ou sur le terrain, au contact avec les habitants, et dans les réunions parfois houleuses avec d’autres élus. Enfin, il y a les moments charnières, sur la route, en voiture, où elle fait son autocritique. La connivence avec le cinéaste permet une parole libre, intime, sans concession envers elle-même ni envers la classe politique dans son ensemble. Elle est franche, honnête. Elle s’est engagée parce qu’elle avait des convictions, et compte y rester fidèle. Ainsi, en 2005, elle quitte le Parti Socialiste (au sein duquel elle avait milité pendant 25 ans) quand il appelle à voter "oui" au référendum portant sur le projet de Constitution européenne. Depuis, elle a fait campagne seule, tout en portant les valeurs de la gauche, et s’est vue réélue sur son seul nom. On l’entend d’ailleurs dire dans le film qu’"être libre, c’est ne rien devoir à personne" : il faut parfois savoir renoncer à des postes. Elle déplore que, souvent, "les convictions des politiques passent à l’as, au profit de leur intérêt individuel". Elle évoque aussi les difficiles rapports de pouvoir, en particulier entre hommes et femmes. Ainsi, elle regrette que la carrière de femme politique, difficile à conjuguer avec la vie de famille, décourage les femmes, qui ne se sentent pas à la hauteur et qui, si elles se sont engagées à un moment, ne renouvellent pas leurs prises de responsabilités. Des mots qui résonnent avec son propre destin, elle qui est en train de quitter des fonctions exercées pendant vingt ans. On ne peut s’empêcher de penser à la lassitude qui doit parfois l’assaillir. Pourtant, elle apparaît toujours alerte et percutante, que ce soit pour défendre un plan d’assainissement, un parc d’éoliennes, ou tenter d’empêcher la construction d’un nouvel aéroport, face à des technocrates obtus. Le réalisateur laisse du temps à son personnage. Il la filme souvent en plan-séquence, tenant ainsi le spectateur en haleine. Son parler vrai donne envie de croire qu’une autre politique est possible, loin des conflits d’intérêts et autres affaires, et on apprécie vraiment de voir "comment ça marche" sur le terrain, au jour le jour, à l’échelle d’un village ou d’une région.
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