Bernard ni dieu ni chaussettes (2009) Pascal Boucher

Pays de productionFrance
Sortie en France24 mars 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
DistributeurLes Mutins de Pangée (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPascal Boucher
DialoguistePascal Boucher
Société de production Les Mutins de Pangée (Paris)
ProducteurBoris Perrin
ProducteurLaure Guillot
ProducteurThomas Tertois
ProducteurOlivier Azam
ProducteurMichel Fiszbin
Distributeur d'origine Les Films des Deux Rives
Distributeur d'origine Les Mutins de Pangée (Paris)
MixeurTerence Briand
Compositeur de la musique originale Le P'ti crème
Compositeur de la musique originaleNicolas Fathy
Compositeur de la musique originaleClaude Antonini
Compositeur de la musique originaleJean-Claude Deret
Compositeur de la musique originaleVania Adrien-Sens
Compositeur de la musique originaleGérard Pierron
Compositeur de la musique originaleJean-Claude Mérillon
MaquettisteNastassja Mine
MonteurPascal Boucher
GraphisteNastassja Mine
Photographe de plateauPascal Boucher

générique artistique

Bernard Gainier(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dans le Val-de-Loire, Bernard Gainier, paysan à la retraite et anarchiste, s’obstine à cultiver sa vigne et à partager son vin avec ses amis au "Bureau", sa cave. S’il a toujours connu les poèmes de Gaston Couté, c’est en 1985 qu’il a commencé à les dire en public, dans les bistrots et les salles des fêtes de sa région. Couté, poète libertaire de l’oralité, originaire de Meung-sur-Loire (comme Bernard), s’inspirait de François Villon et avait connu son heure de gloire dans le Montmartre de la Belle Époque. Ses textes, écrits en patois beauceron (le vieux français de Rabelais), célèbrent les petites gens et dénoncent les inégalités qui existent entre pauvres et nantis. Aujourd’hui, Bernard est un "diseux" connu, qui se produit régulièrement en concert avec des groupes. Dans le film, à l’occasion de l’inauguration d’un monument municipal en présence d’élus, il récite un poème, qui prend des allures de réquisitoire, devant une assemblée mi ravie, mi gênée. Bernard, lui, jubile : force tranquille, il aime déranger. Il aime aussi partager et transmettre. Ainsi, il se déplace dans une école pour faire circuler des mots vieux d’un siècle, mais qui résonnent très fort dans le présent. Les enfants se délectent de ce parler étrange que, pourtant, ils comprennent. C’est que Bernard incarne admirablement la poésie de Couté, avec son parler franc et son coeur généreux. Sous son allure un peu rude, on le découvre sensible, à travers les lignes de son journal intime qu’il rédige chaque jour depuis vingt-six ans. Ses phrases concises égrènent les petits riens de l’existence, anodins ou essentiels. Les jours s’écoulent ainsi, et Pascal Boucher saisit patiemment les variations du paysage au fil des saisons. Quand Bernard se raconte, on apprend qu’il a choisi le métier de la terre pour fuir l’autorité, quelle qu’elle soit. Il avait alors préféré travailler dur et gagner peu, que devenir ouvrier et devoir obéir à un chef. Un magnifique pavillon noir orne d’ailleurs son potager, ce qui ne l’empêche pas d’arborer fièrement une ceinture "Monsanto" autour de la taille... Après avoir travaillé aux champs, on le retrouve en compagnie de musiciens pour une répétition dans sa grange, avant leur prochain concert. Puis ils trinquent au Bureau. C’est avec les mêmes qu’il enregistrera son premier CD, en 2009. Modeste, il ne s’enorgueillit pas trop, et aime répéter : "J’chu d’abord un pésan !" Le temps des vendanges revenu, c’est l’occasion pour lui de réunir tous les anciens, et pour le réalisateur d’exhumer des images Super 8 qui le montrent guilleret, transportant de lourdes hottes chargées de raisin. Aujourd’hui, la vigne a perdu de sa superbe, Bernard a mal aux reins, mais l’humour et la bonne humeur sont toujours là. Face à la morosité ambiante, ce film, qui affirme avec intransigeance le refus de certaines contraintes et le goût de certains plaisirs, se révèle particulièrement revigorant. Même si la relève n’est pas forcément assurée, les échanges de Bernard avec les jeunes essaimeront peut-être...
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