The Soldier's Tale (2007) Penny Allen

Pays de productionFrance
Sortie en France24 mars 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée54 mn
>> Rechercher "The Soldier's Tale" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurPenny Allen
ScénaristePenny Allen
ProducteurPenny Allen
Distributeur d'origine Baba Yaga Distribution (Paris)
Compositeur de la musique originale Great Fences of Australia

générique artistique

Penny Allen(dans son propre rôle)
Sergent R.(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

The Soldier’s Tale est né d’une rencontre. Penny Allen, réalisatrice américaine habitant à Paris, se rendait aux États-Unis pour assister aux funérailles de sa mère. C’est alors qu’elle s’est retrouvée assise aux côtés du sergent R., un soldat en poste en Irak et en permission à ce moment-là. La veille, ce dernier était encore au milieu des combats. Il ressent le besoin de livrer les sensations "à chaud" de sa traumatisante expérience du combat. "War is hell" martèle-t-il aux oreilles de sa compatriote. Quelques semaines plus tard, le sergent R. envoie à la réalisatrice des photos et vidéos de combat, issues de son téléphone portable. Cette dernière décide alors d’organiser une rencontre avec le sergent et de lui poser toute une série de questions. Depuis leur rencontre, beaucoup de choses ont changé pour le sergent R. Sa femme l’a quitté, il a du mal à réintégrer la société et les souvenirs de la guerre en Irak l’obsèdent. À la grande surprise de la réalisatrice, le sergent R. songe secrètement à repartir là-bas. Pour l’argent de sa solde, pour aider les nouvelles recrues, pour retrouver ses amis, et pour d’autres raisons, souvent contradictoires. Penny Allen essaie de comprendre cet homme, en proie aux doutes, et rongé par le souvenir de son expérience de guerre. Finalement, quelque temps après le tournage de leur entretien, le sergent R. réincorpore l’armée et participe à des missions en Afghanistan et en Irak. Utilisant les documents privés du sergent R. comme base d’archives vidéos, le documentaire de Penny Allen se révèle d’une efficacité redoutable. Rarement on a senti à ce point l’immersion au milieu de l’enfer irakien, au milieu des bombes sournoises et de la mort, jour après jour. Le sergent R. est touchant de sincérité : oui, les Irakiens sont des "sauvages" qui ne font pas de prisonniers. Oui, après l’explosion d’une bombe qui a failli tuer son escouade, il tire sur l’ennemi enfin visible avec la rage de la vengeance. Et oui aussi, l’armée américaine mérite sûrement la haine des habitants. Chez le sergent R., on ne sent ni fausse pudeur, ni malveillance. Il s’agit juste d’un "brave type" pris au milieu de ce qu’il qualifie souvent "d’enfer". Et pourtant, son besoin de retourner précisément dans cet enfer déconcerte la réalisatrice. Cette dernière cherchait un allié malléable dans sa dénonciation de la guerre. Or, elle trouve un homme perdu dans ses contradictions ; contradictions qui rappellent les carnets de fantassins de toutes les guerres, et qui réapparaissent, inchangées et vivantes, dans le discours du jeune homme. Devant la richesse du témoignage de son modeste interlocuteur, la réalisatrice, pacifiste de bonne foi, se braque, réprime sa colère et cherche à "le piéger comme [il l’a] piégée". La complexité du sergent l’agace. L’objectif de la réalisatrice est de dénoncer la guerre en Irak, tout simplement. Le sergent R. fait pourtant plus que ça : il met à nu, avec une franchise précieuse, la complexité de l’homme dans le contexte de la guerre. De toutes les guerres.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
Logo

Exploitation