Crossdresser (2009) Chantal Poupaud

Pays de productionFrance
Sortie en France24 mars 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
>> Rechercher "Crossdresser" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurChantal Poupaud
Société de production Les Films du Requin (Paris)
ProducteurChantal Poupaud
ProducteurCyriac Auriol
Distributeur d'origine Les Films du Requin (Paris)
CadreurJeanne Lapoirie
CadreurSara Cornu
CadreurMartine Lancelot
Ingénieur du sonFrancis Bonfanti
Ingénieur du sonBenjamin Laurent
Ingénieur du sonDaniel Sobrino
MonteurClémentine March
MonteurMelvil Poupaud
MonteurLaure Budin

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après un court documentaire, Maurice le Mauricien, réalisé en 2000, Crossdresser est le premier film de Chantal Poupaud (mère de l’acteur Melvil Poupaud), qui avait initié la série Tous les garçons et les filles de leur âge en 1994 pour Arte. Son projet est né d’une rencontre fortuite avec un groupe de travestis qui se réunissaient dans un restaurant parisien. C’est ainsi qu’elle a découvert le phénomène du "crossdressing" : des hommes, hétérosexuels pour la plupart, qui s’habillent en femmes de temps en temps, juste pour une sortie, ou un tour en ville. Ce qui l’a le plus stupéfiée, c’est la transformation, le glissement de l’apparence masculine à l’apparence féminine. Ainsi, elle choisit de filmer (remarquablement) la métamorphose à l’oeuvre. Le film se découpe en quatre chapitres, quatre portraits construits sur une structure circulaire identique, dont le point d’orgue se situe au moment où le protagoniste (que l’on n’aura vu que de loin ou dans des gros plans fragmentaires) apparaîtra dans un plan d’ensemble sous les traits d’une femme, qu’il aura savamment créée. Chaque portrait est intitulé par le prénom féminin que l’homme qui va se travestir sous nos yeux s’est choisi. Le premier apparaît de dos, à distance, marchant un sac de sport à la main, puis montant dans un ascenseur transparent qui s’élève. Dans l’appartement où il pénètre, tout est feutré comme dans une loge de théâtre et une chanson en espagnol parle de "créer son carnaval heureux". La réalisatrice, qui n’a pas voulu filmer ses personnages dans l’intimité de leur domicile, leur a choisi des lieux où ils ne font que passer, des décors qui leur ressemblent. L’homme sort avec précaution de son sac des vêtements de femme, des chaussures, une trousse de toilette. Son premier geste est de quitter le pantalon et le slip pour passer une culotte de satin et un soutien-gorge, qu’il comble de seins en silicone. C’est là que la parole commence, en un monologue continu, où il se livre par petites touches, à mesure qu’il fait disparaître l’ombre de la barbe sous le maquillage, ou qu’il fait glisser délicatement les bas jusqu’en haut des cuisses. Avec une confiance inouïe, et un grand désir de dire, chacun témoigne de son expérience passée, avec un vague sentiment de honte et de culpabilité. On voit avec émotion comment des hommes se représentent l’idée d’être femme (avec certains clichés, comme l’idée qu’elles passent leur temps à faire les magasins) et l’imitent. C’est une sorte de loisir, comme ils joueraient à la poupée, qui leur permet d’exprimer pour un instant, aux yeux de tous, la part de féminité qu’ils ressentent et qu’ils doivent réprimer la plupart du temps. Là, ils peuvent se mirer longuement dans la glace, se parer, s’embellir, comme on apprend aux femmes à le faire. L’un d’eux rappelle que si les femmes ont gagné le droit de porter le pantalon, les hommes n’ont toujours pas le droit de porter une robe. Mais ils admettent aisément qu’ils ne seraient pas femme tous les jours, ni dans n’importe quelle circonstance.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
Logo

Exploitation