Les Arrivants (2008) Claudine Bories, Patrice Chagnard

Pays de productionFrance
Sortie en France07 avril 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée113 mn
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Générique technique

RéalisateurClaudine Bories
RéalisateurPatrice Chagnard
Assistant réalisateurJulie Romano
ScénaristeClaudine Bories
ScénaristePatrice Chagnard
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Coproduction Les Films du Parotier (Paris)
Coproduction AMIP - Audiovisuel Multimédia International Production (Paris)
ProducteurSerge Lalou
CoproducteurMarysette Moisset
CoproducteurXavier Carniaux
Directeur de productionKatya Laraison
Distributeur d'origine Happiness Distribution (Paris)
Directeur de la photographiePatrice Chagnard
Ingénieur du sonPierre Carrasco
MixeurJulien Cloquet
Compositeur de la musique originalePierre Carrasco
Compositeur de la musique préexistanteAli Farka Touré
MonteurStéphanie Goldschmidt

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Été 2008 : Claudine Bories et Patrice Chagnard ont planté leur caméra au coeur de la CAFDA (Coordination pour l’Accueil des Familles Demandeuses d’Asile). Cette structure d’urgence parisienne associative financée par l’État accueille chaque jour des femmes enceintes ou des couples avec enfants venus, à l’issue d’odyssées périlleuses, demander asile dans un pays qui ne les opprimera pas en raison de leurs croyances, de leurs opinions ou de leur appartenance à une ethnie. La plupart ne parlent pas français, ignorent parfois les trajets empruntés par leurs passeurs et craignent des représailles. Certains ont transité par d’autres pays européens, qui ont relevé leurs empreintes, ce qui, en vertu de la kafkaïenne procédure dite "Dublin", les prive de tout droit en France. Leur trouver hébergement, nourriture et soins, préparer leur dossier pour l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) est la tâche des travailleurs sociaux, aidés par des traducteurs, qu’ils rencontrent ici. Les cinéastes se sont attachés aux entretiens de deux d’entre eux, Colette et Caroline, avec "leurs" demandeurs : Zarah, une Érythréenne de 20 ans, enceinte de huit mois, passée par les geôles libyennes, séparée de son compagnon au cours d’une traversée ; une famille de tamouls, opposants au Sri Lanka ; un couple de Mongolie extérieure (elle, journaliste, enceinte, a dénoncé un trafic policier) et un couple d’Éthiopiens avec un bébé, victimes de persécutions religieuses. Non représentatif (la majorité des demandeurs d’asile de la CAFDA sont des Tchétchènes qui, par sécurité, ont refusé d’être filmés), le choix des familles suivies est toutefois intéressant, varié et émouvant. En revanche, le focus sur deux des onze travailleurs sociaux de la CAFDA pose question sur les intentions des réalisateurs, qui semblent avoir privilégié une dramaturgie spectaculaire plutôt qu’une réelle réflexion sur la difficulté d’appliquer une politique d’asile pétrie de contradictions. En effet, le désordre de Colette la conduit à d’évidentes fautes professionnelles et l’agressivité de la jeune Caroline tétanise littéralement Zahra. On imagine combien ces comportements sont anxiogènes pour des gens fragilisés par leur périple et leur déracinement. Ce choix donne une image partiale de ce travail, certes éprouvant, mais pour lequel, justement, les travailleurs sociaux sont formés. Seule la juriste Juliette, dans son aide au récit (document capital pour la demande d’asile), trouve avec humanité une distance intelligente auprès des demandeurs. Elle n’est pas, hélas, mise en exergue. La réalisation opte pour un champ / contrechamp assez étouffant, qui rend bien compte de la tension des entretiens, de quelques séquences parfois tragi-comiques dans la salle d’attente "tour de Babel" et d’une échappée avec la famille tamoule au temple de Ganesh, grâce à quoi peut-être aurons-nous un autre regard sur les étrangers visibles que nous croisons dans nos villes.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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