Despues de la revolucion (2007) Vincent Dieutre

Pays de productionFrance ; Italie
Sortie en France28 avril 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée55 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurVincent Dieutre
Société de production Bonne Nouvelle Productions (Paris)
Société de production Tempo Film (Roma)
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieVincent Dieutre
Ingénieur du sonVincent Dieutre
MixeurPhilippe Deschamps
MonteurIsabelle Ingold

générique artistique

Vincent Dieutre(dans son propre rôle)
Hugo Martinez(dans son propre rôle)
Raul Dolgiei(dans son propre rôle)
Stéphane Bousquet(dans son propre rôle)
Ana Canestri(la voix de la narratrice)

Bibliographie

Synopsis

Pour la première fois de son existence, un cinéaste découvre Buenos Aires, ville dont il a beaucoup rêvé, pour n’avoir jamais cessé d’en chérir la littérature et s’être longtemps immergé dans le milieu des Argentins de Paris, avoir fréquenté Copi, Alfredo Arias et toute une bande d’exilés de la dictature. Petite caméra numérique en main, il met aujourd’hui ses souvenirs de lecture, les récits nostalgiques du Buenos Aires d’hier qu’il a eu l’occasion de recueillir avec ferveur, à l’épreuve de la ville qu’il entreprend maintenant d’arpenter. Un Buenos Aires libéré, ouvert à toutes les expériences, dans son adolescence retrouvée. Dans Level 5, Chris Marker rappelait "qu’aucun d’entre nous ne sait ce qu’est une ville". Et Vincent Dieutre pas davantage. Pour en illustrer le caractère définitivement insaisissable, pour tenter de rendre compte du no man’s land entre la ville fantasmée et celle qui s’étale sous ses yeux, à portée de caméra, le cinéaste tisse un savant canevas d’images et de sons, où se mêlent la voix intérieure déclinée en soliloque amoureux, la lecture de poèmes argentins que vient parfois submerger, si ce n’est le brouhaha d’une ville en pleine effervescence, une partition musicale assez rêche, mixée en sourdine. Entre Lettres d’amour en Somalie, Cinq et la peau et certaines figures stylistiques propres au cinéma de Godard, Vincent Dieutre compose un carnet de voyage, un herbier de sensations, collecte des percepts comme un séducteur fétichiste peut conserver le souvenir de ses conquêtes. Enclin au monologue intérieur, sensible à l’écriture, le cinéaste écrit - peut-être faudrait-il dire compose - des textes, de longues et mélancoliques séquences comme s’il s’agissait d’exprimer, à travers la beauté de ces phrases, l’amour du plan. Ou de montrer, à travers la beauté de chaque plan, combien la phrase se confond avec son désir. De désir, il est évidemment question dans Despuès de la revolución, les familiers du cinéaste n’en seront pas surpris. Ainsi Vincent Dieutre filme-t-il des corps de rencontres, qui se croisent, se liment, se râpent, se frottent, semblent indifféremment lutter ou s’aimer, pour finir par mettre en scène les retrouvailles silencieuses avec Hugo, un amant d’autrefois, "psychanalyste dépressif" qui donne chair à cette ville familière et inconnue. Il en résulte un beau film improvisé, dont le temps - le vieillissement - confronté à la vitalité toujours recommencée d’une ville, devient, séquence après séquence, le souci essentiel, à la fois cruel et apaisé. La littérature et les journaux de voyages suggèrent régulièrement qu’un pays lointain, une ville étrangère, peuvent s’offrir à vous. Avec les carnets de voyages filmés de Vincent Dieutre, qu’il s’agisse de Rome désolée ou de Bologna Centrale, de Naples ou de Berlin, il en va tout autrement, tant l’auteur du Voyage d’hiver donne le sentiment de se donner lui-même à l’inconnu, de se perdre, que ce soit au sens propre ou au figuré.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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