Maniquerville (2008) Pierre Creton

Pays de productionFrance
Sortie en France02 juin 2010
Procédé image35 mm - NB
Durée83 mn
DistributeurLes Bookmakers (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPierre Creton
ScénaristePierre Creton
Collaborateur scénaristiqueCyril Neyrat
Collaborateur scénaristiqueMarie Vermillard
Société de production Capricci
Distributeur d'origine Capricci
Directeur de la photographiePierre Creton
Ingénieur du sonGraciela Barrault
Ingénieur du sonClaire-Anne Largeron
MixeurMikaël Barre
MonteurAriane Doublet

générique artistique

Françoise Lebrun(dans son propre rôle)
Clara Le Picard(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Maniquerville est une commune de la Seine Maritime, près de Fécamp. C’est aussi le nom d’un centre de gérontologie dont Pierre Creton, muni de sa caméra, a choisi de rencontrer les habitants. Situé près d’un château du XIXe siècle en ruines (à cause d’un incendie survenu quelques années plus tôt), au sein d’un parc regroupant une belle variété d’arbres, cet endroit est devenu un refuge pour les résidents, souvent issus du monde rural, qui y retrouvent un environnement familier. Clara est une jeune animatrice qui travaille dans ce centre. Lorsque sa route croise celle de l’actrice Françoise Lebrun, elle l’invite à venir y passer du temps. L’actrice décide de revenir à plusieurs reprises animer des séances de lecture d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Ces moments de convivialité littéraire réveillent des souvenirs, des désirs et un besoin de témoigner. Pendant ce temps, le bruit, au loin, ne cesse de grandir, perturbant ces séances de lecture : les travaux pour restaurer le château ont commencé. Dans quelques années, cet espace sera consacré à l’accueil touristique de personnes fortunées, avec piscine, terrain de tennis... Les résidents seront alors transférés dans un centre bien moins chaleureux... Avec Maniquerville, Pierre Creton poursuit sa trilogie sur le Pays de Caux : après Secteur 545 (2004) sur les éleveurs de vaches laitières et Paysage imposé (2006) sur les enfants de ces éleveurs, Maniquerville s’intéresse à la génération des anciens. Cinéaste atypique, originaire du monde rural, il est revenu s’y installer comme ouvrier agricole après des études aux Beaux-Arts. Et sans relâche, depuis dix ans, il ne cesse de réaliser courts et longs métrages sur son environnement et les personnes qui l’habitent. Sans idée préconçue, il ne cherche pas à délivrer un message précis sur le monde rural ni à affirmer une position de cinéaste : il filme ce qu’il ressent, sans se poser de contraintes formelles. Maniquerville mêle la fiction de l’histoire entre Clara et Françoise Lebrun, hors du centre, et le documentaire, à l’intérieur, en évitant cependant soigneusement les regards caméra. Porté par la prose de Proust, le spectateur prend place aux côtés de ces résidents mis à l’écart de la société, et se met à réfléchir lui aussi sur le temps, la mémoire, la vieillesse. La littérature, par sa portée humaniste, s’adresse à tous et en tout lieu de la haute société : aux membres que fréquentait Proust comme aux résidents de Maniquerville. Le cinéaste réussit un film brillant en tendant des passerelles entre documentaire et fiction, dedans et dehors, jeunesse et vieillesse, culture citadine et culture rurale. Soutenu par un superbe Noir & Blanc, Maniquerville touche alors à une certaine essence du cinéma. L’oeuvre protéiforme de Pierre Creton, à laquelle on ne peut décidément attacher aucune étiquette, se développe comme une stimulante proposition, pleine de promesses pour le devenir du cinéma.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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