Terre d'usage (2009) Sophie Bruneau, Marc-Antoine Roudil

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France01 septembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée112 mn
>> Rechercher "Terre d'usage" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurSophie Bruneau
RéalisateurMarc-Antoine Roudil
Distributeur d'origine ADR Distribution (Paris)

générique artistique

Pierre Juquin(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

S. Bruneau et M-A. Roudil présentent leur documentaire, tourné en 2008, comme un "état des lieux d’un territoire, l’Auvergne, de Vercingétorix à la mondialisation, un portrait en structure mosaïque". Ça commence plutôt bien, par le célèbre tableau-chromo de Royer (Vercingétorix jetant ses armes à César), alors qu’on entend en off un extrait de l’immortel Tour de France par deux enfants. Mais cela, le spectateur doit le deviner : aucune indication de lieu, de situation, d’oeuvres ne lui est fournie. Il en sera ainsi tout au long du film, sauf pour celui autour duquel celui-ci est construit, l’ancien leader communiste Pierre Juquin, revenu sur ses vieux jours à ses racines auvergnates. On le découvre filmé à l’arrière d’une berline, dissertant sur la bataille de Gergovie. Puis apparaît la statue de Vercingétorix sur la place de Jaude à Clermont, où José Bové prend la parole lors d’une manifestation anti-OGM. On craint dès lors que nos auteurs n’aient retenu de "mosaïque" que le sens figuré que lui donne le Larousse : un ensemble d’éléments juxtaposés et disparates. Crainte fondée... Leur succession, platement filmée, relève de l’inventaire à la Prévert. L’humour en moins. Au musée, R. Quilliot, une guide, analyse le Vercingétorix de Chassériau. Puis, interminablement, le 92e R.I. de Clermont psalmodie son chant où le fier gaulois est évoqué. Retour de Juquin qui détaille les raisons de son engagement, dans une rue déserte : seul, qui connaît bien l’Auvergne reconnaît celle qui longe la prison de Riom. On passe à une cérémonie d’accès à la nationalité française, menée à la Préfecture par un Brice Hortefeux paterne, avec un préfet obséquieux et deux députés embarrassés : il s’agit (mais ça n’est pas précisé) des socialistes Odile Saugues et Alain Néri... Plus intéressante est la visite dans les pavillons Michelin et les propos d’un ouvrier retraité, d’origine algérienne, témoignage d’une époque où une intégration réussie était possible... Viennent ensuite un graveur sur pierre tombale, ex-éducateur, un passage dans une mosquée, la proclamation des résultats aux municipales, un échange entre Juquin et une religieuse, une balade dans un quartier nord de Clermont (Les Vergnes) avec le médecin et militant d’extrême gauche Alain Laffont (ni les lieux, ni cet élu municipal ne nous sont bien sûr présentés), une usine dont on ne sait rien, re-Juquin, enfin rendu sur le plateau de Gergovie puis de retour à Riom, rappelant quelques vérités sur l’évolution actuelle du capitalisme. Plus intéressantes ont été, auparavant, celles proférées par un chef d’entreprise élu président de la Chambre de Commerce et d’Industrie. On ne daigne bien entendu pas nous préciser qu’il s’agit d’Isidore Fartaria, enfant (il le rappelle) d’un ancien immigré clandestin portugais. Au bout de presque deux heures, ce film reste aussi abscons que son titre : de l’Auvergne, ou plutôt de la région clermontoise qui est seule prise en compte, on n’aura quasiment rien vu, ni compris...
© LES FICHES DU CINEMA 2010
Logo

Exploitation